« J'ai eu un vrai coup de cœur pour Haliotika, la Cité de la pêche »
Anna Latimier est directrice de Haliotika. Elle revient sur sa progression fulgurante au sein de la Cité de la pêche.
Créée en 2000 à l'initiative de la Mairie du Guilvinec, la Cité de la pêche, Haliotika, vient de fêter ses 20 ans. L'établissement avait pour objectifs initiaux de répondre aux questions des visiteurs qui venaient assister au retour de pêche des chalutiers, à 16h30, et de leur faire découvrir les coulisses de la filière pêche.
Puis, en 2007, Haliotika change de statut, passant à une société d'économie mixte, qui appartient à 80 % à la Mairie et à la Communauté de communes, et à 20 % à des structures privées. La directrice actuelle, Anna Latimier, explique : « Nous souhaitions gagner en liberté d'action et en rapidité dans la prise de décisions. Aujourd'hui, nous vivons uniquement grâce aux entrées de Haliotika et nous en sommes très fiers ! ». Actuellement, la société emploie 6 salariés à temps plein et 12 en haute saison.
58 000 visiteurs par an
Le centre de découverte de la pêche en mer accueille 58 500 visiteurs par an, principalement un public familial, mais aussi les scolaires, et une clientèle étrangère. « Nous proposons des visites avec un vrai guide qui parle allemand. Des visites en anglais et en espagnol sont aussi possibles sur rendez-vous ».
L'une des scénographies du centre permet aux visiteurs d'embarquer virtuellement à bord d'un chalutier hauturier et de suivre durant 14 jours le quotidien des marins pêcheurs. Une autre scénographie propose de suivre, étape par étape, le cheminement du poisson jusqu'à l'assiette.
La filière pêche est décrite de manière ludique, avec des informations sur les métiers, les espèces de poissons, le quotidien des pêcheurs et l'actualité des pêcheurs du Guilvinec. « Il suffit de sortir du centre pour visualiser ce qui vient d'être raconté et d'observer le port du Guilvinec, un port qui se place comme le 3e port de France en tonnage ! », s'enthousiasme Anna Latimier.
Des activités pédagogiques et ludiques
En parallèle, Haliotika propose de nombreuses activités, profitant de sa situation ancrée sur le port pour organiser des visites guidées de la criée. Un moment phare, puisque le Guilvinec possède le 1er port de pêche artisanale français, avec une criée de 6200 m2, qui figure parmi les plus grandes de France.
Parmi les autres activités, les enfants peuvent participer à des ateliers autour des nœuds marins, la construction de maquettes de chalutiers, la cuisine. De plus, des chasses au trésor sont organisées pour faire découvrir tout le Guilvinec. Autre activité extérieure : la découverte de l'Estran en famille, grâce à la pêche à pied.
En 2020, un nouveau bâtiment a également ouvert ses portes, « l'Hatelier », avec une cuisine semi-professionnelle. Des ateliers de cuisine pour adultes s'y déroulent, animés par des chefs bigoudens, qui enseignent aux amateurs de nombreuses recettes à base de poissons de saison.
L'humain au quotidien
Pour Anna Latimier, diriger un tel centre est un plaisir quotidien, qu'elle doit en partie à ses études.
En 2010, alors qu'elle est étudiante en Master pro gestion des entreprises touristiques à Arradon, Anna Latimier effectue un premier stage au zoo de Pont-Scorff dans la communication, puis un second, en 2011, à Haliotika, avec des missions polyvalentes : accueil, visites guidées, webmarketing, communication... De quoi susciter un vrai coup de cœur chez l'étudiante. Elle enchaîne ensuite différents contrats jusqu'au CDI et reprend la direction de la Cité de la pêche en juin 2012, à tout juste 25 ans. « C'était un sacré challenge à relever ! Mais nous avons continué à développer la structure et à mener de nouveaux projets. En 10 ans, nous avons doublé le chiffre d'affaire, avec ½ million d'euros ! ». Une vraie réussite, donc, qui repose beaucoup sur l'écoute et la confiance en l'équipe. « Ce qui me plaît, c'est de travailler en contact direct avec les pêcheurs et les visiteurs. On est quasiment toujours sur le terrain et donc très proches des gens. L'humain est au cœur d'Haliotika ».
Son Finistère
Ses origines peuvent également expliquer son attirance pour son métier. « Lorientaise d'origine, je suis sensibilisée à la pêche depuis toute petite car ma grand-mère était bigoudène ».
Sa vision du Finistère ? « Le Sud Finistère est un beau concentré de Bretagne dans lequel je m'épanouis totalement. On y trouve un côté très naturel, préservé de l'activité humaine, des paysages bruts dans lesquels on se sent bien, entre campagne et mer ».
De plus, Anna Latimier y reconnaît un réseau d'entreprises très dynamiques, qui innovent. D'ailleurs, elle fait partie elle-même de réseaux territoriaux comme Produit en Bretagne, Loisirs en Finistère ou encore Tout commence en Finistère. Ainsi, pour rien au monde, elle ne quitterait son Finistère.
À 33 ans, la directrice des opérations d'Haliotika nourrit encore de nombreux rêves pour sa région, ainsi que pour son entreprise : « J'ai plein de nouveaux projets et des envies de grandir ».