Archéologie : les pépites finistériennes

Des trésors enfouis

Le patrimoine archéologique est le miroir de notre histoire. Il conserve les traces des hommes et de femmes qui ont construit, habité et transformé les paysages. En Finistère, de nombreux sites témoignent de la vie sur notre territoire il y a plusieurs milliers d'années.

La plus vieille carte d'Europe découverte à Leuhan

Vieille de 4 000 ans et découverte à Leuhan en 1900 par le préhistorien Paul du Chatellier, une imposante pierre de schiste gravée pourrait bien être la plus ancienne carte retrouvée en Europe à ce jour. C’est ce qu’on conclut des chercheurs de l’Inrap, de l’université de Bournemouth, du CNRS et de l’université de Bretagne Occidentale (UBO), en avril 2021.

La dalle est en schiste, de couleur gris-bleu, et mesure 2,20 m de longueur, pour 1,53 m de largeur et 0,16 m d’épaisseur. Elle formait une des parois d’un coffre funéraire. En août 1900, la dalle est déplacée jusqu’au château de Kernuz (Pont-l’Abbé), maison et musée privé de Paul du Chatellier. Le musée des Antiquités nationales (MAN) de Saint-Germain-en-Laye acquiert en 1924 cette importante collection. La dalle de Saint-Bélec est entreposée jusque dans les années 1990 dans une niche des douves du château. Elle est finalement retrouvée dans une cave du château en 2014.

La dalle comporte des signes inégalement répartis (cupules rondes et ovales, lignes droites ou courbes, carrés, cercles, ovales, motifs piriformes) formant une série de motifs complexes. Pour confirmer leur hypothèse, les chercheurs l’ont comparée à d’autres représentations similaires tirées de la Préhistoire européenne et de l’ethnographie. Un travail de recherche montre que le territoire représenté sur la dalle correspondrait à une zone d’environ 30 km de long et 21 km de large, orientée selon un axe correspondant au cours de l’Odet. Le motif central, interprété comme symbole d’une enceinte permet d’émettre l’hypothèse qu’un territoire d’une communauté de l’âge du Bronze ait existé aux confins de trois sources (l’Odet, l’Isole et le Stêr Laër). La dalle de Saint-Bélec met en évidence le savoir cartographique des sociétés préhistoriques. Et elle devrait faire encore l’objet de quelques recherches...

leuhan
Crédits photo : INRAP

 

La grotte de Menez Drégan, à Plouhinec

Révélant la présence des plus anciennes traces de feu en Europe vers 465 000 ans avant notre ère, la grotte marine de Menez-Dregan est un site majeur du Paléolithique.

Découvert en 1985 par Bernard Hallegouet, il s’agit d’un habitat du Paléolithique inférieur, localisé dans une échancrure des falaises de la Pointe du Souc’h. Cette ancienne grotte marine, dont le toit s’est progressivement effondré, a fait l’objet de fouilles depuis 1991 dans le cadre d’un programme interdisciplinaire jusqu’en 2017. Sa fouille se poursuit depuis, tous les étés, sous la responsabilité d’Anne-Lyse Ravon, chercheur associé à l'Université de Rennes 1.

L’intérêt du site de Menez-Dregan tient de la présence de « structures » attestant des feux entretenus par l’homme, parmi les plus anciens connus à ce jour.

Des hommes se sont installés dans cette grotte et y ont passé du temps à tailler des outils, dépecer des animaux ou s’abriter.

La fouille de ces structures a livré une dent d’éléphant et des ossements de grands mammifères. Leur mauvais état de conservation a conduit à développer un programme de paléo-génétique (étude de l’ADN ancien), ainsi l’existence d’un périssodactyle (équidé) a pu être détectée. A ce jour, aucun reste humain n’a été découvert sur ce site.

Pour en savoir plus >>> Site web

 

L’Ancienne abbaye de Landévennec

Située dans le paysage exceptionnel de la Presqu’île de Crozon, l’Ancienne abbaye de Landévennec porte témoignage de treize siècles d’histoire bretonne.



Fondée au début du VIe siècle, l’abbaye a traversé les périples de l’histoire régionale : « l’âge d’or » du IXe siècle, les raids vikings, la renaissance romane, les guerres de la Ligue… Chaque épisode a laissé des traces que les archéologues ont mises au jour. Occupé pendant 1300 ans, le site fut abandonné à la Révolution. Un nouveau monastère, fondé dans les années 1950, surplombe aujourd’hui les ruines de cette très ancienne fondation monastique.

Depuis 1990, un musée raconte son histoire. Et, le jardin, quant à lui, met en valeur une centaine d’espèces de plantes médicinales dont les archéologues ont pu trouver la trace.

Les archéologues bretons mettent régulièrement au jour de grands plats médiévaux en terre cuite identifiés à des « galettières ». Mais pouvait-on vraiment y cuire des crêpes ? Dans le cadre de l’exposition, présentée au musée, « Quand la crêpe devient bretonne », des analyses ont été réalisées sur ces plats et un protocole d’archéologie expérimentale a été établi.

Pour en savoir plus >>> Site web

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