Ariel Neo, artiste et réalisatrice

Ariel Neo est ambassadrice du réseau Tout Commence en Finistère. Originaire de Locronan, elle a choisi de mettre son art au service de la protection de l'environnement et elle explore tous les univers : peinture, court-métrage, photographie...

"Le Finistère est indissociable de ma pratique artistique"

Pouvez-vous vous présenter, quel est votre parcours ?

J'ai commencé à dessiner très jeune, avant même l'apprentissage de l'écriture. Artiste peintre et réalisatrice, j'ai débuté ma carrière il y a 6 ans. Je peins sur de grandes toiles rondes de format circulaire et l'utilisation de ces formats et de ces grandes tailles sont devenus en quelque sorte ma signature. Je peins uniquement à l'huile en utilisant la technique des "glacis" qui permet de rendre les couleurs profondes et éclatantes, en jouant avec la lumière. Mes toiles étant très grandes et mon atelier petit, j'ai commencé à les prendre en photos dans la nature pour les mettre en valeur. Les personnes pensaient que les photos étaient un simple montage Photoshop, j'ai donc initialement créé ma première vidéo afin de montrer les coulisses des tournages photos. Celle-ci a obtenu beaucoup de succès et a permis aux spectateurs de mieux comprendre ma démarche et mon travail. J'ai donc poursuivi la réalisation de courts-métrages où l'on découvre l'histoire de mes tableaux au fil du récit. Mes derniers films, Flying throught the Waters, Rainslide et Firefalls, ont été sélectionnés et récompensés dans 21 festivals essentiellement aux États-Unis (Los Angeles, Houston, Cortland New York, Chicago...). C'est très motivant d'avoir cette reconnaissance de la part du monde du cinéma et cela me donne envie de continuer dans cette voie.

Dans quelle démarche s'inscrit votre travail ?

Ma démarche artistique a toujours été en lien avec la nature. Déjà enfant, j'étais révoltée par la destruction de la biodiversité et la pollution, c'est quelque chose qui m'a toujours interpellée. Adolescente, j'ai décidé d'agir et j'ai choisi l'écriture en publiant un livre intitulé "La nature oubliée" ainsi que plusieurs livres pour enfants avec des dessins en lien avec la beauté de la nature et l'urgence de la protéger. Mes tableaux sont figuratifs et expriment souvent le rapport de l'homme à son environnement sous forme de métaphores. Il en va de même pour mes films. J'estime que le rôle de l'art, dans notre société, est de nous amener à remettre en question notre rapport à la nature. J'espère que mes tableaux et mes films mettent en lumière l'importance de cette remise en question sur la place de l'homme par rapport à l’environnement et la nature. Je pense que créer de l'attention sur cette thématique est un premier pas vers la prise de conscience qui, elle, mène à l'action. L'idée est d'utiliser l'art afin d'avoir un impact positif et inverser les dommages écologiques, essayer de rétablir un équilibre, aussi utopique que cela puisse paraître.

Vous travaillez sur différents supports, d'où vous vient cette inspiration et comment passez-vous de l'un à l'autre ?

C'est quelque chose de très naturel, j'ai toujours aimé travailler sur plusieurs projets en même temps. Initialement, sur plusieurs tableaux et de fil en aiguille en mêlant tous les médias (peintures, photos, vidéos), c'est quelque chose qui décuple ma créativité et dont je ne pourrais plus me passer. Je suis naturellement curieuse et j'adore découvrir de nouvelles techniques artistiques et trouver des manières de les lier entre elles. J'ai tendance à avoir une imagination débordante et le fait de pouvoir fusionner tous les médias est devenu une vraie démarche artistique.

Quel est votre projet "Botanica Florae" ? Où, quand et comment l'admirer ?

"Botanica Florae" c'est un projet artistique multimédia sur le thème du monde végétal et de la préservation environnementale. C'est un projet qui comporte la réalisation de 13 installations artistiques présentées dans 13 lieux différents d'exposition. Chaque installation comportera des tableaux originaux créés spécialement pour chaque structure d'accueil. Les formats des tableaux vont de 2,30 mètres de diamètre jusqu'à 7 à 10 mètres pour les œuvres les plus grandes. Le but de ce projet est de mettre en lumière la botanique et la beauté des plantes. J'ai toujours été fascinée par le monde végétal et je pense que c'est indispensable de prendre conscience du patrimoine inestimable de la nature qui nous entoure. Les œuvres de "Botanica Florae" sont toutes liées par ce fil conducteur commun afin de proposer une installation aux confins de la peinture, de la préservation environnementale, du cinéma et de la musique.

J'ai été heureuse d'avoir le privilège d'inaugurer la première installation de "Botanica Florae" au Conservatoire Botanique National de Brest cet été. Elle est composée d'une exposition extérieure présentant plusieurs reproductions ainsi que d'une exposition multimédia à l'accueil du Conservatoire (tableaux, courts-métrages, présentation scientifique).
Cette première installation possède un volet musical intitulé Nautilus. Il s'agit d'une collaboration artistique et musicale avec le duo Lunis qui comporte deux chansons et deux clips musicaux en prolongement de l'ensemble artistique. Des plantes rares prêtées par le Conservatoire, tel le panicaut vivipare font d'ailleurs des apparitions dans les clips musicaux. On peut retrouver ces deux clips sur Youtube.

Le but est surtout que les spectateurs puissent découvrir la richesse botanique locale et internationale ainsi que l'importance de la mission du Conservatoire dans une présentation artistique originale et inattendue.

L'exposition des reproductions des tableaux dans les jardins du Conservatoire est visible jusqu'au 30 novembre 2020

Quels sont vos prochains projets ?

"Botanica Florae" est un projet "XXL" qui, je pense, devrait nécessiter plusieurs années, et avoir lieu, je l'espère, dans plusieurs pays. Chacune des 13 installations pourra comporter plusieurs médias : peinture, photographie, films, sculpture, musique...
C'est un peu une aventure car rien n'est encore défini à l'avance en ce qui concerne les lieux d'expositions futurs et chaque installation grandira au fil du projet et des rencontres... J'invite d'ailleurs les personnes intéressées à me contacter pour proposer des collaborations ou des lieux d'exposition. Certains lieux peuvent être insolites ou même inattendus (lieux publics, églises, etc.).

Pourquoi avoir choisi de rejoindre le réseau des ambassadeurs Tout commence en Finistère ?

Le Finistère est indissociable de ma pratique artistique autant par la beauté de ses paysages que l'on retrouve sur mes photos jusque l'ambiance intemporelle que l'on découvre via les décors de mes films. C'est d'ailleurs un sujet qui revient souvent lors des festivals à l'étranger : les spectateurs expriment le souhait de visiter le Finistère après l'avoir découvert à travers mes films ! J'ai toujours été fière de mon département et des valeurs qu'il porte, devenir ambassadrice c'était donc une évidence !

Quel est votre coin préféré en Finistère ?

Huelgoat, c'est un lieu magique qui m'a toujours beaucoup inspiré. On retrouve ses chaos rocheux dans presque tous mes films. C'est vraiment un lieu mythique qui me donne envie de créer.

Crédits photo : Alain Desautez

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