Riviera chère à mon coeur
À l'extrémité de l'estuaire, on entrevoit l'océan. On est, sur les berges de l'Odet, à l'abri, mais le grand large et son parfum d'aventure ne sont guère éloignés et donnent de la saveur à cette côte tant vantée et chantée. Les voiliers vont et viennent. Les parages sont sûrs et sereins. On se laisse doucement aller à une certaine nonchalance, à une délicieuse flânerie. L'hiver y est doux.
Sur les rives de l'Odet, en suivant les méandres, se cache un royaume, un domaine, celui de Boutiguéry. Un parc à l'anglaise qui voit s'épanouir en mai, en son sein, 40.000 rhododendrons et azalées aux couleurs éblouissantes. Virginie de la Sablière a repris le flambeau et œuvre aux côtés de son père, créateur de ce vaste et somptueux jardin, le plus grand conservatoire de rhododendrons hybrides de France. Leur famille, des ancêtres explorateurs, a toujours ardemment vécu et ils poursuivent sur ce même chemin audacieux pavé de créativité, d'audace et de beauté.
Termes qui correspondent en tous point à cette riviera bretonne au sud de Quimper qui concerne tant Sainte-Marine que Bénodet, le pays fouesnantais par excellence qui fleure bon la pomme et la douceur de vivre, qui incite à la détente et au réconfort. La Thalasso de Bénodet est ainsi particulièrement recherchée.
En août 1917, c'est à Bénodet, que le poète Guillaume Apollinaire rejoint la femme qu'il aime. La si charmante station balnéaire lui “fait penser à la Côte d'Azur car voici son climat, ses figuiers, son ciel pur”. Son enthousiasme est réel et grand puisqu'il lui dédie quelques vers amoureux : “Je vous aime ce soir où monte la marée, Bateaux de Bénodet à la voile azurée (…) Cependant que l'Odet bleu comme une prière, Pâlit et que là-bas chaque phare s'éclaire, L'Odet, Est la plus bleue et la plus claire, Rivière”.