Les Caraïbes en Finistère...
Nous larguons, ce jour, les amarres de la zone de mouillage de l’anse de Bertheaume où nous sommes arrivés hier soir. Le temps est plutôt ensoleillé et notre voilier avance vaillamment avec le vent. Sur le parcours, nous apercevons l’îlot rocheux de Bertheaume où domine le redoutable fort construit dès le XVIIe siècle et qui a été utilisé militairement jusqu’en 1944. Il fait partie des postes de protection aménagés sur la côte pour contrôler l’entrée de la Rade de Brest qui attisait bien des convoitises. Premier rempart de défense, son objectif était de repousser une attaque ou un débarquement anglais.
De notre bateau, nous pouvons aussi observer les fonds marins translucides avec leurs herbiers de plantes aquatiques marines, les zostères qui tapissent le sol sur plus de 70 ha dans la rade et qui sont très riches en biodiversité. C'est aussi le milieu naturel de l'hippocampe que l’on observe en plongée ou en apnée.
Escale à Camaret
Nous poursuivons notre cap sur Camaret-sur-Mer, l’escale incontournable des plaisanciers. Ce port est idéalement situé car il offre un abri naturel des vents dominants et un accès facile car protégé par une digue naturelle, un long sillon de galets sur lequel a été construite une digue de granit. Nous y faisons notre halte pour la nuit. Du port, nous avons un accès direct aux quais et aux commerces, aux galeries.
Le lendemain, nous partons à pied à la découverte de la Tour Vauban et la chapelle de Rocamadour au clocher décapité. Construite au 17e siècle et patrimoine mondial de l'Unesco, la Tour Vauban avait pour mission de défendre la rade de Brest, de surveiller l'entrée du goulet de Brest et d'empêcher tout débarquement dans l'anse de Camaret. Cette tour carrée de 18 mètres est érigée sur l’avancée vers la mer, le sillon, et est caractérisée par sa jolie couleur rose dorée.
La beauté sauvage de la Presqu'île de Crozon
Nous poursuivons notre découverte jusqu’aux alignements de Lagatjar. Ils ne comportent plus que 65 menhirs mais témoignent que des hommes ont habités ces côtes il y a des millénaires. Ce site vaut qu’on s’y arrête et nous en profitons pour admirer tout autour la beauté sauvage de cette Presqu’île de Crozon avec ses falaises escarpées, sa lande et ses petites plages. Nous poursuivons notre randonnée pédestre jusqu’à la fin de l’après-midi puis retournons au port de plaisance et dans les rues animées de Camaret.
Au matin, nous faisons cap vers le Fort des Capucins, le seul qui soit pratiquement invisible de la mer. Ce fort a été construit sur un îlot à l'entrée du goulet de Brest et est relié par un pont à la côte de la presqu'île de Roscanvel. De la mer, on voit les ouvertures des salles creusées dans le roc, côté goulet, et dans lesquelles étaient installés deux canons. Pour ce fort, Vauban le premier, a imaginé des plans mais il n'eut pas le temps de le faire construire lui-même. C’est aujourd’hui un terrain militaire auquel on ne peut accéder.
Nous entrons dans le Goulet pour rejoindre le Fort du Mengant. Dès lors, nous naviguons dans une partie beaucoup plus abritée et on aperçoit le phare du petit Minou à l’entrée de la rade.
Ce fort fait partie du dispositif de défense du goulet de Brest imaginé et conçu par Vauban.
Il fut construit dès 1694 face à la batterie de Cornouaille, située sur la presqu'île de Roscanvel. Les deux bastions sont situés au niveau du passage le plus étroit du goulet et ne sont distants que d'un peu plus de deux kilomètres. En les plaçant ainsi en vis-à-vis, l'objectif était de permettre à ces deux batteries de barrer de leurs feux, l'entrée de la rade de Brest et donc, l’accès au port militaire et à son arsenal. Pour y accéder, il faut passer par le sentier côtier.
Nous repartons vers le Cap, vers la pointe des Espagnols pour rejoindre l’Ile aux Morts qui servait de cimetière pour le lazaret avant de devenir réserve de poudre, puis l’Île de Trébéron, lieu de quarantaine pour les marins de retour d’expédition sous les tropiques. Les ruines de l’installation sont bien visibles et cette partie de la rade mérite le détour. Vues de Roscanvel, ces deux îles semblent deux gros rochers jetés dans la baie. Aujourd’hui abandonnées et silencieuses, elles ont pourtant connu une histoire passionnante qu’attestent les bâtiments qu’elles portent encore. Elles entrent dans le périmètre de protection érigé autour de l’Île Longue, et sont interdites d’accès. La faune y a donc pris ses aises, et les îles sont devenues le repaire de multiples goélands, mouettes, et autres cormorans.
En fin d’après-midi, nous atteignons Brest et la Marina du château. À l’abri entre le port de commerce à l’est et la base navale à l’Ouest, à l’embouchure de la Penfeld, ce port est en eau profonde au pied de la ville. Nous sommes à proximité de tous les commerces et les visites à faire pour découvrir Brest sont nombreuses.