Les traditions ont cela de bon qu'elles demandent sans cesse à être réinventées, repensées. La Cornouaille en raffole. Les couleurs foisonnent. Les arts, les formes sont multiples. Le raffinement, qui a toujours été la marque du pays, perdure. La période de Noël est propice en tous lieux pour percevoir cet enchantement.
Grandes volutes, plumes de paon, cornes de bélier, chaîne de vie… Tels sont les motifs récurrents qui ornent les magnifiques costumes chamarrés ancestraux de Cornouaille. Depuis le XIXe siècle, créateurs d'ici et d'ailleurs s'en inspirent, revisitent les classiques du Finistère sud, leur donnent une nouvelle vie. Si Val Piriou, “une vraie Bigoudène post-punk”, a joué également sur le style marin en rappelant les cirés en plastique jaune clin d'œil aux pêcheurs du Guilvinec, la créatrice, trop tôt disparue, a particulièrement mis en lumière les noir, jaune, orange et rouge, couleurs par excellence du pays Bigouden. Christian Lacroix a choisi, dans les années 1980, pour égérie et mannequin la Quimpéroise Marie Seznec qui deviendra sa directrice de la haute couture, Jean-Paul Gaultier s'est amusé des rayures et autres thèmes du pays…
La liste est longue qui témoigne d'une créativité sans frein et d'un raffinement sans guère plus de limite. On le pressent, tout particulièrement lors des festivités de Noël, dans les rues illuminées et les musées de Quimper, au musée Bigouden de Pont-l'Abbé qui donne la priorité à sa collection textile, témoignage d'une grande vitalité de l'expression artistique.
À Locronan, les pavés brillent sous l'humidité de la nuit qui tombe décidément si vite. Un bon vin chaud aux épices au marché de Noël, et le cœur guilleret, bras dessus bras dessous, nous retombons sans mot dire dans la féérie de l'enfance. Des kilomètres de guirlandes et des rideaux de lumières décorent la petite cité tant cinématographique. À quelques kilomètres, sur le versant nord des Montagnes Noires, le château rose de Trévarez se pare également de lumière. Un parcours lumineux déployé dans le parc nous mène, bien emmitouflés, des écuries au château ou vers l'ancien potager. Une bulle de poésie proposée à ciel ouvert ! Un bonheur pour petits et grands.
À Douarnenez, la ville aux trois ports, de nombreux artisans et artistes ont élu refuge. Nathalie Dérouet, “animée par une passion immodérée pour le matériau le plus noble, la terre”, est des leurs. De même que Mathieu Casseau. Tous deux renouvellent l'art de la céramique avec joie, maestria et élégance. Lignes sobres et épurées. Une invitation à déguster un thé, à siroter une tisane aux herbes fraîches, au coin de l'âtre, alors que dehors la tempête sévit.
Nos idées pour prolonger l'expérience
1/ Bruncher dans le vieux Quimper à la Lichouserie - 3 Rue Laennec, Quimper - 02 98 10 52 28
2/ Offrir des boites millésimées de la Maison de la Sardine - 15 bd de la France Libre, Douarnenez -
02 98 11 07 07
3/ Séjourner dans un hôtel très singulier, l'Hôtel Ginko - 1 rue du Chanoine Moreau, Quimper -
02 30 99 75 35
4/ Offrir un stage de broderie chez Pascal Jaouen - 16 rue Haute, Quimper - 02 98 95 23 66
5/ Partager un verre de cidre du Domaine du Kinkiz - 75, chemin du Quinquis, Argué Armel -
02 98 90 20 57
6/ Se régaler avec la galette des rois de la Boulangerie Richard - 20 Rue Lucien Vidie, Concarneau - 02 90 94 75 40
