"Faire mieux manger en restant proche du produit"
Président de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (UMIH) du Finistère depuis 2002, Hubert Jan occupe également les fonctions de président de la branche restauration de l'UMIH, au niveau national. Également gérant d'un restaurant à Beg Meil, il est le porte-parole tout désigné de la profession. Hubert Jan est par ailleurs membre du comité de développement de l'Agence F360° et ambassadeur de la marque TCF.
Au niveau départemental, le rôle d''Hubert Jan consiste à administrer l'ensemble des métiers de la branche : cafés, restaurants, discothèques, hôtels. « Il y a beaucoup de dossiers à remplir et à gérer. Il s'agit de trouver des solutions aux problèmes techniques relatifs à la vie de nos métiers et aux difficultés rencontrées par les adhérents de l'UMIH. En période de crise sanitaire, c'est très compliqué », explique-t-il.
Et le travail ne manque pas puisque la moitié des professionnels du Finistère sont adhérents à l'UMIH, ce qui représente 1200 membres, essentiellement des petites structures. « J'ai toujours considéré que les problèmes se traitaient de manière collective. D'ailleurs, ils se résolvent souvent au niveau national. Dernièrement, nous avons obtenu un plan de solidarité à 15 000 € pour les discothèques et 10 000 € pour les bars et restaurants, ainsi que l'ouverture des restaurants à l'heure du déjeuner pour les ouvriers du bâtiment ». Pour ce faire, le président de l'UMIH 29 entretient des relations régulières avec le ministère de l'Économie et des Finances ou encore le Premier ministre et toutes les administrations concernées. Parmi les sujets traités par Hubert Jan, le militant, figurent l'épisode de la « malbouffe » et du « fait maison ». Il ajoute : « Personnellement, je m'attache à "faire mieux manger le client", tout en restant, depuis toujours, proche du produit. ». L'une des fiertés du restaurateur est aussi d'avoir réussi à intégrer le métier de cuisinier dans le répertoire des métiers.
Un accompagnement individualisé
L'UMIH a également une vocation sociale : « Nous réalisons les contrats de travail pour nos adhérents, et nous proposons un conseil juridique et fiscal. Nous avons mis en place un accompagnement individualisé des adhérents ». Dialogue avec les instances décisionnaires, demandes d'aides financières, beaucoup de choses se passent en haut lieu ou de manière très administrative. « Nous essayons de régler les problèmes en amont, et notre travail n'est pas toujours visible », précise Hubert Jan. Si dans le contexte actuel l'ampleur de la tâche est indéniable, il s'agit également de trouver du temps pour la prospective : « Avec les contraintes sanitaires, nous devons imaginer ce que seront les métiers de demain », commente le restaurateur.
Le plaisir de faire plaisir
Installé à Beg Meil, Hubert Jan tient depuis 37 ans son propre restaurant, le bistrot Chez Hubert, à l'endroit même où il est né ! « J'avais 25 ans lorsque j'ai repris l'affaire de mes grands-parents, qui s'appelait à l'époque L'Hôtel de Bretagne. J'ai conservé uniquement la partie restauration ». Appartenant à la 4e génération de restaurateurs, le moins que l'on puisse dire est que, chez les Jan, la cuisine est une vocation familiale.
Ainsi, le BAC D en poche, c'est tout naturellement que Hubert Jan se dirige vers le BTS de l'école hôtelière de Bordeaux. Il y apprend le métier de cuisinier, en travaillant dans les établissements étoilés du Sud-Ouest, avant de revenir à Beg-Meil pour exercer sa passion. « J'ai toujours voulu faire de la restauration. Ce qui me plaît dans ce métier c'est le plaisir de bien faire, de donner du goût aux gens et d'apporter une satisfaction aux clients ». Ainsi, dans son « bistrot », Hubert Jan propose à l'ardoise une cuisine traditionnelle entre terre et mer, avec un accent sur la convivialité.
Son Finistère
Très attaché à Beg-Meil qu'il trouve magnifique et au Finistère, Hubert Jan revendique avec fierté ses origines. « Je porte la parole de mon département au niveau national. Ce qui fait notre particularité dans le Finistère, c'est que nous sommes un peu têtus, et chauvins, mais c'est comme ça que nous avançons et que nous gardons la main sur les affaires nationales ». Et il conclut sur le sens de son engagement : « Ma récompense, c'est la fidélité de nos adhérents. Sur les 120 bureaux que compte l'UMIH, celui du Finistère est le 3e de France en nombre d'adhérents ! ».