« Le Finistère, on n'y fait pas que passer, on y vient »
Délégué général de la French Tech, Frédéric Nicolas est également membre du comité de développement de l'Agence Finistère 360°.
Créé en 2015, le label French Tech est un dispositif d'accompagnement des start-up, présent sur 13 « capitales » de l'hexagone. Sur le territoire de l'Ouest breton, qui inclut Brest, Lannion, Morlaix et Quimper, cinq personnes font partie du réseau animé par Frédéric Nicolas, délégué général. Adossée aux technopôles Brest-Iroise, Quimper-Cornouaille et Lannion-Anticipa, la French Tech Brest + bénéficie de financements des collectivités territoriales locales, régionales et européens. « Nous accompagnons le développement d'environ 150 start-up en continu », précise Frédéric Nicolas.
Accompagner les entreprises innovantes
Est considérée comme une start-up, toute jeune entreprise innovante avec un fort potentiel de croissance. Le terme n'est donc pas réservé uniquement aux entreprises du digital, même si elles restent majoritaires car elles répondent à un besoin d'évolution sociétale.
Parmi les missions de la French Tech figurent principalement l'accompagnement de ces jeunes entreprises innovantes, l'animation d'un réseau, la mise en relation, la communication et la création d'événements, l'objectif étant de favoriser le développement économique du territoire.
« Nous tentons de résoudre les problèmes que les start-up peuvent rencontrer, en termes de recrutement, d'opportunités commerciales, de financement, bref, tout ce qui peut ralentir l'activité et le développement », explique Frédéric Nicolas.
Différents programmes existent pour suivre une start-up selon son stade de développement : entrepreneur en herbe, start-up en phase d'amorçage ou en phase de croissance. « Les 3 premières années sont cruciales pour une jeune entreprise. Elle doit structurer son offre, constituer son équipe, trouver des financements et stabiliser son modèle économique ».
Une dynamique collective ancrée sur le territoire
L'équipe de la French Tech Brest + mobilise beaucoup le réseau territorial et travaille sur la mise en relation entre les start-up et les grandes entreprises du territoire telles que la SILL, Trecobat, Salaün Holidays, Eureden, le Stade brestois etc. En effet, chacun peut y trouver un intérêt mutuel. Si les ETI représentent parfois des opportunités commerciales pour les jeunes entreprises, ces dernières sont aussi force de proposition en matière d'innovation, notamment dans la digitalisation de la relation clients ou des services.
« Nous sommes convaincus que les start-up ont besoin du collectif pour se développer. Nous travaillons sur l'animation d'un écosystème de manière bienveillante pour accompagner les start-up. À Brest et dans le Finistère, les réseaux sont très présents ». Parmi les start-up ayant eu recours aux services de la French Tech, les entreprises Mégo, Move 'n see, Ecotree, ou encore CHR numérique font désormais partie du paysage finistérien.
En temps normal, la French Tech organise des événements comme des afterworks, la journée « Femmes et numérique », ou encore une manifestation autour de l'intelligence artificielle*, pour aider les ETI du territoire à se digitaliser. Tous les ans, a lieu « Ticket to pitch », un événement qui se déroule durant une journée à bord d'un ferry de la Brittany Ferries, et qui réunit 150 personnes, des entreprises d'envergure et des start-up, pour qu'elles puissent échanger sur leurs projets.
Retrouver la Bretagne
Né à Brest, Frédéric Nicolas a voulu découvrir d'autres contrées assez tôt. Après une école de commerce à Lille, il travaille à Paris durant sept ans dans l'organisation de salons professionnels. Une longue période durant laquelle la nostalgie de ses origines reprend le dessus. « Ma seule envie était de revenir en Bretagne, de retrouver les côtes ciselées, les tempêtes, le crachin, les gens et la qualité de vie. Brest reste un gros village, et on y retrouve vite des gens qu'on connaît ». Il n'aurait pas pu rêver mieux alors que de décrocher un poste pour œuvrer au développement économique de sa région !
Aujourd'hui, avec la French Tech, Frédéric Nicolas rencontre de nombreux acteurs inspirants sur le territoire qui facilitent ses projets. « Notre territoire est fertile, avec une identité très marquée, entre terre et mer. L'activité maritime tout comme l'agroalimentaire sont particulièrement développés. Les personnalités de caractère, avec des envies de faire et de s'investir vraiment, font aussi partie de la richesse de notre territoire. En témoigne la marque Produit en Bretagne ».
Son Finistère
Avec la French Tech, Frédéric Nicolas fait d'une pierre deux coups et montre à sa région à quel point il tient à elle, en s'y investissant avec enthousiasme : « Je suis fier de mon Finistère et de ma Bretagne. Je suis content de travailler sur ce territoire et de pouvoir à ma petite échelle contribuer à le faire connaître. M'impliquer au niveau local, donner du sens à mes actions, c'est ce qui me donne envie de me lever le matin. »
Au-delà de son implication, il exprime ce que beaucoup de natifs ressentent au fond d'eux-mêmes : « Le Finistère, on n'y fait pas que passer, on y vient. On y trouve une vraie authenticité et un côté attachant. Il faut cultiver notre différence ! ».
*Journée sur l'IA à Brest en avril 2021 : « Brest is AI »