Lieu sacré des temps celtiques, aimée des ducs de Bretagne qui y favoriseront l'essor du commerce lucratif des toiles de chanvre, décors de nombreux films internationaux, la petite cité de Locronan est aujourd'hui considérée comme l'un des plus beaux villages de France.
La cité des Tisserands
Tenant son nom de Saint-Ronan, évêque irlandais fondateur de la cité au VIe siècle, Locronan connut son apogée au XVIe siècle grâce à l’industrie de la toile à voile. Spécialisée dans la production et le travail du chanvre, elle détient au XVIIe siècle une majeure partie du "marché" de la Marine Royale de Colbert. La fin du 18e siècle verra le début de la décadence de l'industrie toilière et le dernier métier à tisser cessera de battre à la veille de la guerre de 1914.
Là où le temps s'est arrêté
À Locronan règne une ambiance délicieusement "gothique". Et pour cause, cette cité médiévale de granit bleuté possède de très belles demeures merveilleusement conservées, à l'architecture remarquable datant du XVe au XVIIIe siècle, à tel point que le temps semble s'être arrêté... C'est à Charles Daniélou, qui fut maire dans les années 1920, que la ville doit d'avoir gardé son cachet historique. C'est lui qui, le premier, a perçu l'intérêt patrimonial de la cité. Et tout ce qui y a été construit depuis, l'a été en vieilles pierres récupérées en respectant l'esprit de l'endroit.
La star de cinéma
De "Vingt ans après" à "Un long dimanche de fiançailles", en passant par "l'Île au trésor", "d'Artagnan", ou "Chouans", le patrimoine exceptionnellement préservé de Locronan se prête parfaitement aux tournages de films en costumes d'époque. Ainsi, la cité médiévale a servi de décor à une trentaine de films. Pour les besoins du film, le tournage du célèbre "Tess" de Roman Polanski a permis à Locronan d'enterrer les fils électriques.
La Grande Troménie
Tous les 6 ans (2007, 2013, 2019...), en juillet, ce pardon presque unique en son genre est l'occasion d'une grande cérémonie à Locronan, dont la tradition remonterait au 10e ou 11e siècle. Cette procession de plus de 12 kilomètres est constituée de 12 étapes (huttes) et reprend le parcours que Saint-Ronan (dit-on) empruntait chaque jour. La Petite Troménie a quant à elle lieu le deuxième dimanche de juillet tous les ans (sauf l'année de la Grande Troménie).