Du sport loisirs à la compétition, il n'y a parfois qu'un pas, voire un coup de rame ! C'est le parcours qu'a suivi Lydie Gervais, la nouvelle présidente du comité départemental d'aviron. Ayant découvert l'aviron sur le tard, en tant qu'amateur, Lydie Gervais est venue rapidement à la compétition, tout en étant très investie dans ce sport et sa transmission. Infirmière puéricultrice au Conseil départemental, Lydie Gervais pratique l'aviron avec un bonheur assidu sur son temps libre.
Un geste très technique
« On peut commencer l'aviron à tout âge et le pratiquer pendant très longtemps. J'avais 41 ans lorsque j'ai démarré cette activité en loisirs, au club de Paluden à Plouguerneau. Je cherchais un sport d'extérieur, tourné vers la mer. Le fait d'être au contact de la nature, confrontée aux éléments, me plaît beaucoup », commente Lydie Gervais. L'aviron présente également l'avantage d'être un sport complet qui fait fonctionner tous les muscles : les jambes d'abord (80 % du geste), puis le dos et les bras. De plus, la position assise est moins traumatisante que la course à pied, par exemple.
La sportive souligne également une autre particularité de l'aviron : « L'esprit d'équipe est essentiel : il faut être dans le même geste, en même temps ». Pour comprendre le geste et éviter de se faire mal, les débutants peuvent commencer à apprendre en salle sur des ergomètres, une sorte de rameurs. « Cela peut paraître compliqué au départ. Mais même les rameurs expérimentés essaient toujours de tendre vers le geste parfait et de l'affiner, car il a une réelle incidence sur le bateau ».
Du sport loisirs à la compétition
Peu à peu, Lydie Gervais perfectionne sa technique, puis se lance dans la compétition, en mer et en rivière. En mer, elle s'entraîne en solo, en double, ainsi qu'à bord d'un « quatre barré », avec un équipage de quatre personnes, complété par un barreur au bout de la yole, qui fait aussi office de coach. C'est souvent elle qui donne le rythme aux autres, ce qui nécessite une certaine concentration. Bien qu'elle affiche une préférence pour la mer, elle aime aussi la technicité nécessaire en rivière : « Les bateaux, qui comportent cette fois huit rameurs et un barreur, sont plus fins et plus instables, ce qui implique plus d'équilibre dans le geste ».
Lydie a décroché plusieurs victoires puisqu'elle a gagné différents titres avec ses partenaires de rames au championnat de Bretagne d'aviron. De même, elle a remporté trois fois d'affilée les championnats de France d'aviron de 2015 à 2017, dans la catégorie master femmes, avec deux équipages différents. Ensemble, elles ont parcouru 6000 m en mer, parfois en moins de 30 minutes.
« En 2019, j'ai constitué un équipage de filles de catégorie master pour faire un peu de compétition. Nous prenons du plaisir à ramer ensemble. Si je fais de la compétition, c'est surtout pour me lancer un challenge et chercher mes limites. Cela m'a également permis d'améliorer mon geste technique. Même en loisirs, c'est important de réaliser le bon geste pour ne pas se blesser ».
Une sportive très investie
Depuis 2018, Lydie Gervais s'entraîne à l'Aviron brestois, situé au Passage, à Plougastel-Daoulas. « Après le travail, cela m'arrive d'aller ramer, lorsque je suis sur Brest. Sinon, je m'entraîne deux à trois fois par semaine ». Durant le confinement, la sportive continuait à s'exercer sur son ergomètre personnel, à la maison.
En plus de sa pratique sportive assidue, Lydie Gervais est très engagée dans la vie associative liée à l'aviron. Élue présidente du comité départemental d'aviron en novembre 2020, elle fait également partie du CODIR de la ligue Bretagne aviron et du CODIR de l'Aviron brestois où elle s'entraîne et encadre des séances. « J'ai passé mon diplôme d'initiateur puis d'éducatrice fédérale pour pouvoir encadrer des personnes bénévolement. J'essaie de transmettre les bonnes façons de ramer et la passion du sport », s'enthousiasme Lydie Gervais.
Son Finistère
Lydie Gervais habite tout naturellement à proximité de la mer, à Plouguerneau. Née à Brest, elle a poursuivi ses études d'infirmière en région parisienne, où elle a exercé quelque temps, avant de revenir vers ses origines, comme beaucoup de Finistériens. « Je cherchais à être mutée depuis un moment. Je suis revenue dans le Finistère en 1992, après avoir été recrutée par le Conseil départemental ».
Plus attirée par la mer et les grands horizons, elle aime ramer le long de la côte sauvage. Ses lieux de pratique ? « Selon les vents, l'état de la mer, nous allons vers l'Élorn ou alors dans la rade. C'est l'avantage de faire partie de l'Aviron brestois ». La sportive loue également la beauté et l'authenticité de la région : « J'aime toute la Bretagne. J'ai effectué notamment le tour de Belle-île en yole, c'est très beau. Nous avons une région superbe, avec des paysages beaucoup plus préservés qu'ailleurs. De plus, les Finistériens sont des gens authentiques, sur lesquels on peut compter. Ils ont réussi à préserver leur identité ».