La palette des peintres
Au pays des moulins et de l'eau qui chante, au sein de paysages aussi bucoliques que maritimes, une colonie de peintre un beau jour s'installa. Le charme depuis ne s'est jamais rompu. Pont-Aven accueille volontiers les artistes, photographes, écrivains, poètes qui viennent ici attirés par l'aura de Paul Gauguin et de ses compagnons de route et de couleurs.
Paul Gauguin, le peintre de La Vision après le sermon, du Christ jaune, de La Belle Angèle…, aura passé en tout 34 mois à humer l'air de Pont-Aven, à faire sonner ses sabots sur le granit et à cheminer sur les plages du hameau du Pouldu. De ses cinq séjours bretons entre 1886 et 1894, il demeure des tableaux et des traces de son séjour à jamais inscrites dans les paysages. Le peintre vante “ce climat d'archaïsme anticlassique” qui lui sied.
Esthétique nouvelle
Comme l'écrit André Cariou, historien de l'art, directeur honoraire du musée des Beaux-Arts de Quimper, “à distance de l'impressionnisme, Gauguin a inventé en Bretagne un style de peinture s'affirmant par des aplats colorés superposés et séparés par des cernes”. Il s'est aussi lié à d'autres artistes : c'est bien cette nouvelle esthétique couplée aux relations tissées sur place, à leur génie, qui donnèrent naissance à l'expression l'École de Pont-Aven.
Au sein de la pittoresque petite cité, blottie dans l'estuaire de la rivière Aven, le musée de Pont-Aven rend, depuis 1985, un hommage forcément appuyé à ce vibrant artiste et à ceux que son trait, ses couleurs et sa vivacité ont inspirés. Ainsi que le relate, en 2016, Estelle Guille des Buttes-Fresneau, alors conservatrice du musée, dans l'ouvrage Pont-Aven. Naissance d'une collection1985-2015, “l'opération d'acquisition la plus médiatisée du musée, “Un Gauguin pour le musée de Pont-Aven”, fut l'achat par préemption à l'hôtel des ventes de Brest du pastel de Gauguin : Deux têtes de Bretonnes”. Une opération d'envergure souvent citée en exemple par le ministère de la Culture.