Robert Jézéquel, Syndicat de l'oignon de Roscoff

Président du syndicat AOP de l'oignon de Roscoff depuis sa création en 1995, Robert Jézéquel se fait le porte-parole des producteurs locaux et le fervent défenseur d'un produit aux qualités gustatives reconnues, nécessitant un véritable savoir-faire. L'oignon de Roscoff, qui bénéficie de différents labels, AOC et AOP, vient de se voir attribuer le label TCF demain par Tout commence en Finistère. Retour sur une épopée.

De l'AOC à l'AOP

Avant de prendre la présidence du syndicat, Robert Jézéquel était également président de la section oignons à la SICA [1], à Saint-Pol-de-Léon. Cet ancien producteur de légumes évoque les difficultés rencontrées avant l'obtention des labels par le syndicat. « À l'époque, l'oignon de Roscoff était vendu au même prix que l'oignon jaune hollandais, son principal concurrent, et nous avions du mal à le vendre. » La solution ? Pour Robert Jézéquel, elle est toute trouvée : « Je savais depuis longtemps qu'il fallait rassembler. J'ai réussi à convaincre les autres producteurs de déposer une demande d'AOC auprès de l'INAO [2], car les prix étaient bas et les rendements peu élevés. » C'est ainsi que, en 1995, les producteurs se regroupent sous la forme d'un syndicat, pour défendre l'oignon de Roscoff. Le syndicat, composé de trois collèges, réunit des producteurs indépendants, les fameux Johnnies, et des producteurs dits « organisés », adhérents à la SICA. Il emploie également une animatrice, Nathalie Valverde.

C'est seulement quinze ans plus tard que l'AOC est attribuée, soit en 2009. « Heureusement, dans le nord Finistère, on ne se laisse pas abattre ! » s'exclame le président du syndicat. L'aire géographique retenue pour l'AOC regroupe 24 communes du nord Finistère, de Kerlouan à Roscoff.

Puis, en 2013, le syndicat de producteurs obtient l’AOP. « Cela implique davantage de contraintes, mais cela renforce notre crédibilité. L’Europe entière protège et défend notre signe de qualité ».

Un marché porteur

Robert Jézéquel revient sur l’histoire de l’oignon, arrivé à Roscoff en 1647, grâce à un moine capucin portugais de Lisbonne. L’oignon s’est très bien adapté à cette partie du littoral du Finistère nord où règne un microclimat. Sa culture s’est ensuite développée, car il servait à approvisionner les marins qui prenaient la mer et les aidait à lutter contre le scorbut. Puis, à partir de 1828, les Johnnies se sont formés, dont la principale activité était la vente des oignons outre-manche, contribuant à relancer la production de cette culture.

Aujourd’hui, le marché de l’oignon de Roscoff est particulièrement porteur. Ainsi, de 400 tonnes en 2009 à plus de 4000 tonnes en 2021, la production a été multipliée par dix, de manière progressive et régulière. « Nous essayons de maintenir des prix rémunérateurs pour les producteurs et qui ne soient pas prohibitifs pour les consommateurs », explique Robert Jézéquel. En France, c'est la grande distribution qui réalise le plus de ventes. Quant aux négociants, ils exportent beaucoup, dans différents pays en Europe, dont l'Allemagne où le marché se développe.

Le sommet de la qualité

En quoi l'oignon de Roscoff est différent ? « Chaque oignon doit être passé en main afin de l'écarter s'il a des défauts. On est loin de la chaîne de production industrielle. C’est le sommet de la qualité ». De plus, les producteurs n'utilisent aucun produit chimique de conservation car l'oignon se conserve très bien naturellement. Sa germination tardive est un gage de qualité supplémentaire. Ses principales caractéristiques ?  L'oignon de Roscoff est doux, voire sucré, juteux, mais aussi croquant, avec des arômes fruités. Il peut être utilisé en salade, cru, car non agressif, et s'adapte également au confit, car il caramélise très vite. Sa cuisson est plus rapide que celle des autres oignons.

« Il existe plusieurs variétés d'oignon rosé différentes. Mais, pour la production en AOP, nous avons l'obligation de produire la variété qui a été introduite en 1647, ce qui permet de respecter la régularité et garder le même goût », précise Robert Jézéquel.

La confrérie de l'oignon

L'oignon de Roscoff est devenu emblématique de la zone légumière du nord Finistère. L'attribution du label TCF demain concrétise une démarche territoriale tournée vers la qualité. « Nous sommes très contents de pouvoir contribuer à la notoriété du Finistère », commente le président du syndicat. Et c'est avec une certaine fierté qu'il rappelle le jour où des oignons de Roscoff ont été offerts à Emmanuel Macron, en visite à Brest.

Cette même fierté transparaît via la confrérie que les adhérents ont créée en 2010, après avoir obtenu l'AOC. « La confrérie favorise la communication lors d'événements comme des salons ou le festival des AOP. Nous portons une redingote datant de 1811, et, lorsque nous sommes en costume, les gens nous remarquent et viennent nous poser plus facilement des questions. » Les tenues de la confrérie, taillées sur-mesure, sont offertes par Jean-Guy le Floc'h, PDG d'Armor Lux.

Son Finistère

Impliqué dans la vie locale, Robert Jézéquel est un Finistérien dans l'âme, appréciant tous les attraits du territoire. Originaire du pays de Landivisiau, le Finistère lui plaît à la fois pour sa ruralité, et pour son littoral. « C'est très agréable d'être entouré de mer. J'aime ce climat tempéré, où il ne fait ni trop chaud, ni trop froid, ainsi que la diversité des paysages. Quand je suis en Finistère, j'ai l'impression d'être en vacances. Je m'y plais, donc j'y reste ! »

 

[1]Société d'Intérêt Collectif Agricole 

[2]Institut national de l'origine et de la qualité

 

Syndicat de l'AOP Oignon de Roscoff

Kergompez
29250 Saint-Pol de Léon
02 98 69 38 37

aop@oignonderoscoff.fr

Heures d'ouverture
lundi, mardi, jeudi,vendredi.
9h-12h30 13h30-17h

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