Quel est votre parcours ?
Diplômé Ingénieur matériaux et doté d’une expérience de trois ans chez Safran Helicopter Engines, j’ai décidé de poursuivre mon expérience à l’étranger. Partagé entre ma passion pour le surf et travail à la mission, je découvre de nouvelles cultures et techniques de travail. Les voyages forment la jeunesse. Les missions étaient différentes du métier d’ingénieur. Je gardais cependant un fil conducteur : se former au travail artisanal et manuel dans la mise en forme des matériaux. Ma plus enrichissante expérience a été la fabrication de pirogues polynésiennes sur la Gold Coast avec Mark Kennedy pour les championnats du monde. Il m’a définitivement appris ce qu’était le shape et m’a transmis l’ensemble de son savoir-faire.
Pouvez-vous nous parler de votre entreprise en quelques mots ?
J’ai créé Dream Racer Boats, une entreprise spécialisé dans l’agencement intérieur de bateau. À sa création, le concept consistait à donner une seconde vie aux bateaux de course en les transformant en bateau de course/croisière. Le challenge de cette transformation est d’ajouter une touche de confort et de sécurité à bord tout en gardant les performances du bateau pour continuer à naviguer vite. Aujourd’hui, nous réalisons aussi des aménagements sur des bateaux de course/croisière en modifiant l’agencement intérieur et/ou en proposant l’emploi de matériaux plus « green ». Nous proposons des solutions techniques en aménagement qui permettent d’augmenter l’espace de vie à bord et aussi de customiser à sa manière l’intérieur de son bateau. Pour que notre clientèle se projette dans leur projet de refit, nous travaillons en interne sur le rendu 3D en présentation des avant-projets.
Et de votre métier ?
Mon métier actuel a différentes facettes en tant que fondateur. En complément de mon métier d’ingénieur de formation, je travaille sur le développement de nouvelles solutions, la mise en œuvre des aménagements, la veille technologique, la recherche de partenaires, le service client, la maîtrise d’œuvre et le marketing. Il faut être très organisé pour ne pas s’y perdre et ainsi rester créatif et efficient.
Qui sont vos clients ?
Mes principaux clients sont des personnes qui naviguent beaucoup. Ils ont un programme de navigation précis et un cahier des charges plus ou moins défini et nous devons les guider dans le choix des aménagements, dans le design et la décoration intérieure (code couleur pour les peintures, couleur des tissus, etc.). Leur priorité est la recherche de performance, aller vite sur l’eau ! C’est à ce moment que mon rôle d’ingénieur matériaux intervient. Je développe en interne mes propres matériaux ou solutions techniques. Je conseil ainsi ma clientèle dans le choix des matériaux à utiliser pour les aménagements. On divise par quatre le poids global d’un aménagement en comparaison à ce qui se fait dans les chantiers de grande série.
Quels sont les projets à venir ?
Nous allons bientôt aménager dans les nouveaux locaux Finistère Mer Vent à Port-La Forêt. Ce bureau Dream Racer Boats aura pour fonction d’être un lieu de recherche et de développement créatif. Les premières lignes de plusieurs projets sont déjà écrites. Au printemps prochain, nous allons donc consacrer du temps et de l’énergie pour développer ces projets. Plusieurs profils ont déjà été sélectionnés pour travailler sur ces innovations. On peut déjà parler d’un des projets, qui vise à proposer des solutions d’aménagements pré-étudiés en 3D pour une sélection de bateau sur le marché de la plaisance.
Il peut y avoir des rencontres "surprenantes" ?
Dans les rencontres « surprenantes », je peux citer Sébastien Liébus ? En visite au Salon du Nautic à Paris, le créateur du Gorafi a été interpellé par la présentation du Figaro 1 de 1990 complètement refité par Dream Racer Boats. Et le concept lui a plu !
Faites-vous beaucoup de rencontres au travers de votre activité ?
C’est tout l’intérêt de créer une entreprise. Les rencontres permettent d’échanger sur différents topics. Ça mène à une certaine réflexion et souvent au développement de nouveaux projets!
Entreprendre en Finistère, est-ce chose facile ?
Dans le secteur du nautisme, c’est un vrai bonus. Il y a une dynamique incroyable et toutes les compétences sont réunies sur un rayon de 30 km autour du chantier. Ça facilite le travail et ça permet aussi de réduire les dépenses et les émissions de CO2 !
Quels sont les soutiens qui vous ont aidés à mener à bien votre projet ?
Le concours Innovation du Crédit Agricole m’a permis de bénéficier d’un soutien de six mois dans la phase de création de l’entreprise. Je remercie ainsi Finistère 2.9 pour leur intervention dans le développement marketing – site web et graphique design.
Pourquoi avoir créé la société ici ?
J’ai créé Dream Racer Boats et le concept de boatstaging sur les anciens bateaux de courses quelques mois avant la fin de vie des Figaro 2 sur le circuit de la fameuse Solitaire du Figaro. Ce bateau légendaire, est particulièrement adapté pour la réalisation d’un refit optimisé pour un programme IRC (course/croisière tel que la Transquadra) ou pour un refit croisière/performance dans l’idée de faire de la location. La majorité des Figaro 2 étaient présents en Finistère – Bretagne Sud. Originaire de la pointe de Trévignon, l’ensemble des éléments était réuni pour mener à bien mon projet.
De quelle manière le Finistère est pour vous une terre de création et d'inspiration ?
Ici, notre côte reste sauvage. Pas d’embouteillage et pas d’éléments perturbants. La réalisation d’un projet demande beaucoup d’énergie et un dépassement de soi pour le concrétiser. On a tendance à avoir la tête dans le guidon. Pour garder les idées claires et faire preuve de créativité, il n’y a rien de mieux qu’un bon bol d’air frais sur la côte.
Quel est votre rapport à l'océan ?
Le Finistère est un véritable terrain de jeu pour les sports nautiques, notamment le surf. Le rythme de vie en Australie m’a vraiment épanoui. Sur la Gold Coast, la majorité des Australiens consacre un temps de pratique de leur sport dans leur journée de travail. Ici, dans le Finistère, je peux calquer ce mode de vie boostant à proximité de mon lieu de travail. C’est véritablement une chance et une qualité de vie que l’on a et qui se ressent dans le travail.
Quel est votre coin de paradis en Finistère ?
J’en cite un sur les 1200 km de côte mais j’en ai plein d’autres en tête. Un magnifique coucher de soleil sur la pointe de Trévignon, vu de la pointe de Raguenez !
Une anecdote à nous raconter ?
Il y a quelques années de ça, un matin, le sol était recouvert d’une épaisse couche blanche jusqu’à la mer. Le plan d’eau était magnifique, huilé. Nous avons enfilé les combinaisons pour aller glisser sur les vagues gelées. Un véritable décor de Pôle nord en Finistère.