Sur les pas du poète
Né à Landivisiau en 1930, le poète Xavier Grall est l’auteur de certaines des plus belles pages sur la Bretagne et sur le pays où coule l’Aven qu’il a tant chéri. Rimbaud flamboyant des prés et des chaumières, des cafés et des sentiers, des landes et des grèves, des ajoncs et des bruyères, il s’est éteint à Quimperlé à l’âge de 51 ans.
Attaché à sa terre natale
La plus jolie promenade sur l’Aven aurait pour nom Xavier Grall. Une manière heureuse de rendre hommage au poète qui fréquenta longtemps ses berges et le village pas si lointain, Botzulan, où il élut demeure avec son épouse Françoise et leurs cinq filles. La rivière “jaune qui descend tranquille, vers le tumulte des eaux de l’Atlantique”, ce pays “aux ardoises si bleues, si tendres, mon cœur doit être de cette couleur-là, de cette nuance finistérienne”, ses chapelles, ses calvaires, n’ont jamais cessé de l’inspirer.
Figure de la littérature Bretonne
À travers ses différents ouvrages, il leur rend grâce. “Difficile de rendre compte avec de pauvres mots, des mots de tous les jours, d’une œuvre poétique d’une telle incandescence sous toutes ses formes : chroniques, essais, romans, poèmes. Un souffle prodigieux anime le moindre de ses billets, là où vivre et écrire ne font qu’un seul et même feu”, écrit avec justesse Mireille Guillemot en prélude à l’Œuvre poétique parue en 2011 chez l’éditeur Rougerie. Des Rires et pleurs de l’Aven à L’Inconnu me dévore, en passant par Et parlez-moi de la terre…, Les Vents m’ont dit, La Fête de nuit, les recueils se succèdent, portent des titres aussi évocateurs que somptueux. Sa quête, portée par l’amour des lieux, l’amour des hommes, jusqu’au bout du voyage, sera poétique. Le poème “Solo”, cri ultime, déchirant, de l’écrivain lancé au pays qu’il s’apprête à quitter, trop tôt, est un cri d’amour à sa Bretagne bleue.