Bruno Claquin

Interview réalisée en février 2019

Un pêcheur engagé

Bruno Claquin est patron pêcheur à bord du fileyeur de neuf mètres, le Sainte-Anne II*. Rencontre sur les pontons du port du Rosmeur à Douarnenez.

Depuis quand pratiquez-vous la pêche côtière ?

J'ai arrêté la pêche hauturière en septembre 2004, et j'ai attaqué en mars 2005 la pêche journalière. En pêche hauturière, on partait pour quinze jours de mer dans les secteurs de Sud-Irlande. J'ai stoppé la pêche au large sur un petit coup de tête sans savoir ce que j'allais faire après, si j'allais au pétrole, si je continuais la pêche.

Et début janvier 2005, je croise sur les quais un ancien que je connaissais. Il m'apprend que le pêcheur Gaby Jaouen cherche quelqu'un pour reprendre son bateau le Sainte-Anne et travailler sur Douarnenez. On s'est rencontré et le courant est bien passé. La première quinzaine, il est venu avec moi. On a bien pêché. Et j'ai continué tout seul. De temps en temps, il embarquait. Et puis ça m'a plu. Cela va faire quatorze ans.

C'est un changement de rythme. Le travail n'est pas moins fatiguant qu'à la pêche hauturière. La seule différence, c'est que tous les soirs, on est à la maison.

À quoi ressemble une journée de pêche ?

Je pars d'ici, du port du Rosmeur, à 2h30-2h45 du matin. Mon secteur couvre toute la baie de Douarnenez, du fond, de la plage Sainte-Anne-la-Palud, à l'entrée au niveau du cap de la Chèvre. Quand je suis en fond de baie, j'ai trente à quarante-cinq minutes de route. Mais pour aller en entrée de baie, il me faut bien deux heures trente.

J'ai des filets à soles qui passent la nuit à l'eau. Je les relève dès que j'arrive sur mes lieux de pêche. Mais avant j'en pose d'autres, les filets droits qui servent à capturer du merlan, du lieu, du tacaud, du rouget... Ceux-ci restent simplement quatre-cinq heures à l'eau. Je rentre au port entre 12h30 et 15h.

Une fois arrivé à la cale, je débarque mon poisson qui est déjà prêt, mis en caisse. À bord, je l'ai trié, étripé, éviscéré, lavé, souvent sur le retour au ralenti. Je le mets en chambre froide chez un collègue mareyeur. Et le lendemain, ma femme vend le poisson aux halles. Une autre partie est proposée à la criée de Poulgoazec à Plouhinec.

Que pêchez-vous comme poissons ?

Sur l'année, c'est la sole. Autrement, c'est du merlan, du lieu jaune, du rouget, du tacaud, du grondin, des poissons plats comme la barbue, le turbot. En mars, on démarre les filets à raies pour la lotte, la barbue, les araignées, même les homards et principalement la raie.

Pêche à Douarnenez en Finistère - port du Rosmeur

Vous avez été président du comité local des pêches de Douarnenez durant neuf ans, président de la SNSM baie de Douarnenez de 2010 à 2019. Vous êtes membre du conseil de gestion du parc naturel marin d'Iroise… Vous êtes un homme engagé !

Depuis le 1er janvier 2019, je suis président de la station SNSM d'Audierne. Je suis également vice-président de la caisse locale des péris en mer et président de la caisse départementale des intempéries. C'est sûr, ce sont des engagements qui prennent du temps, qui coûtent de l'argent car quand on est en réunion on n'est pas en mer. Mais c'est un choix, j'ai envie de défendre le métier que je fais et les futurs jeunes pêcheurs. Ce faisant, je me sens utile.

Pourquoi avoir choisi ce métier ?

Pour la liberté. La liberté d'être en mer. J'ai commencé de bonne heure, je n'avais qu'une hâte aller à l'école d'apprentissage maritime au Guilvinec. Le BEPC en poche, j'ai passé mon lieutenant de pêche, puis capitaine de pêche.

La première fois que je suis allé en mer c'était avec mon père à douze ans et demi, sur un vingt-quatre mètres, pour quatorze jours. C'était en été. C'était un peu pour me dégoûter de la mer... Et voilà où j'en suis quelques années plus tard !

Mon objectif, c'est d'aller jusqu'en septembre 2019. Si j'arrive à trouver d'ici la fin d'année quelqu'un qui veuille faire ce métier et travailler dans cette baie, ce sera mon plus grand plaisir de lui apprendre et puis de l'accompagner toujours. Et si je trouve quelqu'un qui cherche un bateau, je ferais comme Gaby Jaouen a fait avec moi. Il m'a transmis tout son savoir-faire, il m'a donné tous ses cahiers. Je transmettrai à mon tour mon expérience.

Quels sont les moments que vous appréciez le plus quand vous faites route pêche en baie de Douarnenez ?

La beauté, le matin, quand on est à l'entrée de la baie et que l'on voit le soleil se lever sur le Menez Hom. C'est magnifique. Parfois cela m'arrive d'aller en mer le matin et de prendre le train ensuite pour aller à Paris. Je me dis je suis bien sur mon bateau tranquille et ce soir je serai dans le métro à Paris. Le contraste est grand…

 

* Bruno Claquin a cédé son bateau en 2020.

Bio express

2005 : débuts dans la pêche journalière

2010-2019 : président de la SNSM Baie de Douarnenez

2019 : il devient président de la SNSM Audierne

Pour acheter le poisson de Bruno Claquin

Rendez-vous aux halles de Douarnenez le lundi, le mercredi, le vendredi et le samedi de 8h à 12h.

Les poissonneries

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2005 : débuts dans la pêche journalière

2010-2019 : président de la SNSM Baie de Douarnenez

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Rendez-vous aux halles de Douarnenez le lundi, le mercredi, le vendredi et le samedi de 8h à 12h.

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