La coiffe bigoudène
Cette coiffe qui se dresse fièrement sur les têtes des femmes est devenue l'un des symboles de la Bretagne. Un vent de jeunesse souffle aujourd'hui sur cette tradition bien ancrée dans la pointe sud du Finistère.
Son histoire
Dans la seconde moitié du 19e siècle, le bonnet noir devient peu à peu une coiffe blanche. La petite pointe en dentelle alors positionnée à l'avant donnera son nom au pays bigouden, qui s'appelait alors Cap Caval (pointe se traduisant par "beg" ou "bigou").
Plus on avance dans le 20è siècle, plus la coiffe devient imposante, jusqu'à culminer à plus de 30 centimètres. Pendant l'entre-deux-guerres, l'émulation entre les jeunes bigoudènes a fait grimper la coiffe d'un centimètre par an en moyenne !
Les broderies se développent sur tous les éléments de la coiffe, jusqu'aux rubans, et deviennent de plus en plus riches et fines. Les motifs évoluent également au fil des modes. L'ouverture des transports, le travail des jeunes femmes après la première guerre mondiale... Tout cela favorise les échanges et influencent les broderies bigoudènes.
Après la seconde guerre mondiale, la coiffe bigoudène passe progressivement de mode auprès des jeunes femmes au profit de tenues de ville, plus pratiques (il faut quelques 30 minutes pour installer la coiffe). La tradition toutefois perdure et elle renaît peu à peu au travers des cercles celtiques et des bagadoù.
La coiffe bigoudène aujourd'hui
S'il elle n'est plus portée au quotidien, la coiffe se montre toujours, notamment lors de fêtes ou de festivals comme la fête des Brodeuses à Pont-L'Abbé (mi-juillet), le Cornouaille à Quimper (mi-juillet), le Mondial Folk à Plozévet (mi-août)...
L'apprentissage des techniques de broderies et de fabrication des coiffes est toujours d'actualité parmi les jeunes femmes des cercles celtiques. C'est ainsi qu'elle se réinvente au fil des ans. Des stages sont organisés dans le Pays bigouden et à Quimper notamment pour ceux qui sont désireux d'apprendre ce savoir-faire plus que centenaire.
Plusieurs projets sont en cours pour mettre cet élément du patrimoine finistérien en valeur comme ce château d'eau qui devrait devenir une coiffe bigoudène géante. Dans les rues de Pont-L'Abbé, l'artiste NeSpoon s'est inspirée de la broderie bigoudène pour créer des oeuvres uniques dont certaines sont encore visibles aujourd'hui. Et c'est sans compter les célèbres bigoudènes de Jean-Paul Gaultier...