Quand la culture bretonne vit et s'épanouit
Sur les rives de l'Odet, la silhouette de la cathédrale Saint-Corentin visible de toutes parts symbolise la personnalité de Quimper. La cité labellisée Ville d'art et d'histoire a vu naître en son sein les premières faïenceries. Deux musées de renom s'y sont installés dès la fin du XIXe siècle. La culture bretonne vit et s'épanouit ici.
Séminaire dans la capitale de la Cornouaille
Nous sommes cent trente congressistes à participer à un séminaire de trois jours qui nous transporte en Bretagne, et plus précisément à Quimper, capitale de la Cornouaille. La vitalité de la culture bretonne, ses symboles, ses atouts et ses atours s'y trouvent concentrés. Comme en témoigne chaque année en juillet, sur les bords de l'Odet, Le Cornouaille, festival né en 1923 unissant danses et chants, un hommage bien vivant à une culture traditionnelle qui perdure et qui attire plus de 230 000 visiteurs. Une identité à la vitalité certaine et réputée que nous avons hâte de connaître d'un peu plus près.
Les deux premières journées sont studieuses et se déroulent au centre des congrès du Chapeau rouge sur près de deux mille mètres carrés, idéalement situé dans le cœur historique et piétonnier de la cité. Les repas se prennent avec la Maison Pennarun et nous choisissons bien volontiers pour rester dans le thème un pavé de bœuf au confit d'oignons de Roscoff et en dessert un éclair aux fraises Gariguette de Plougastel-Daoulas, berceau du fruit rouge.
C'est en fin de journée que nous parcourons à loisir les ruelles pavées, levant le nez, admirant les maisons à pans de bois, et l'on comprend, et l'on ressent l'âme de la Cornouaille. Entre les flèches de la cathédrale gothique, le roi Gradlon sur son cheval de pierre, ce colosse, garde d'un œil bienveillant la belle ville. En breton Kemper signifie confluent, car les eaux du Frout, du Steir et de l'Odet se mêlent avant de s'enfuir vers le large. Toutes les ruelles piétonnes semblent mener à la place au Beurre, la bien-nommée. Il semblerait que les crêperies de l'ouest s'y soient donné rendez-vous, tant elles sont nombreuses et alléchantes. Certains s'attardent à prendre une bolée de cidre tandis que d'autres poursuivent la promenade jusqu'au musée des beaux-arts, ouvert au public depuis 1872, dont les collections n'ont cessé de s'étoffer grâce aux dons et aux acquisitions, et dont les expositions temporaires de qualité ont fait sa renommée.
À quelques pas, voisin de la cathédrale, le musée départemental breton installé dans l'ancien palais épiscopal était destiné dès l'origine à recueillir les objets patrimoniaux les plus remarquables. On y trouve costumes, meubles, céramiques… Les créations contemporaines y ont désormais également leur place par la sculpture, la peinture, la gravure, l'affiche, la photographie.
Dîner de gala, moment privilégié
Passion, patience et gestes anciens. Le second soir, le dîner de gala, autour de crêpes préparées minute, nous offre la possibilité de rencontrer le brodeur et styliste Pascal Jaouen. Son intérêt pour l'art traditionnel de la broderie qu'il côtoie tout jeune dans les cercles celtiques est tel qu'il apprend auprès des anciens les multiples points et motifs et ouvre en 1995 une école de broderie à Quimper. Celui qui veut pérenniser cet art du fil breton s'efforce, par son travail, “d’apprivoiser la culture bretonne, ses traditions et son patrimoine débarrassés de tous clichés et de la transmettre à ses élèves”. Un couple de sonneurs ponctue ce moment privilégié et nous emporte, par leurs instruments, loin dans la lande, les rafales de vent, le granit et les ajoncs, avant que les danseurs du cercle celtique Danserien Kemper ne nous initient à quelques pas de danse bretonne.
Direction les Glénan
Le troisième jour, c'est le bouquet final. Trois possibilités se présentent. Soit l'on embarque à bord des vedettes de l'Odet pour une croisière commentée de l'archipel des Glénan, soit à bord du vieux gréement le Corentin, trois-mâts emblème de la ville de Quimper à la coque noire bordée d'un liseré jaune, avec la possibilité de participer aux manœuvres, soit pour les plus amarinés d'entre nous, une participation au Tour du Finistère à la voile, le “Tourduf”, moment attendu de l'été à la pointe bretonne. Le samedi 3 août, les participants s'élanceront pour l'épreuve finale vers les Glénan. Une journée exceptionnelle à vivre auprès de centaines de navigateurs.