Symbole et sentinelle
De couleur blanche et ocre, la coquille Saint-Jacques est très appréciée des gourmets pour sa chair fine et son corail. Mais au fond des mers elle recèle des mystères bien plus complexes, d'où son surnom de sentinelle.
Une coquille riche d'enseignements
Dodelinant au sac d'un pèlerin du chemin de Compostelle ou accrochée au bâton, gravée sur le granite d'une église, mets favori des tables des fêtes de fin d'année, la coquille Saint-Jacques, de la famille des pectinidés, est l'un des emblèmes du patrimoine breton.
L'un de ses meilleurs connaisseurs, Laurent Chauvaud, biologiste du CNRS, œuvre à Plouzané, à la pointe finistérienne, à l'Institut universitaire européen de la mer. Il vient de dédier à ce mollusque bivalve hautement apprécié pour ses qualités gustatives un ouvrage formidable : La coquille Saint-Jacques, sentinelle de l'océan (éditions de l'Equateur) : “C'est l'histoire d'une recherche scientifique attisée par la beauté de la nature, relancée par le hasard, déviée par les rencontres.”
Pecten maximus, présente naturellement sur les fonds sablo-vaseux de l'Atlantique Nord-Est, du Nord de l'Espagne jusqu'aux côtes de la Norvège en passant par la rade de Brest, offre des caractéristiques particulièrement étonnantes qui suscitent depuis trente ans la fascination du chercheur. Année après année, le temps laisse des stries sur la coquille qui sont riches d'enseignements sur l'environnement et ses variations, sur la pollution, sur la température des mers… Le claquement de ses valves serait également porteur de messages à décrypter. Machine à remonter le temps, sentinelle du milieu marin, témoignage vivant du réchauffement climatique, la saint-jacques n'a pas fini de nous surprendre !