Erwann Bigot, l'ExtraAmbassadeur de Cuba

De Douarnenez à Cuba

 

Quelles sont vos origines finistériennes ?

Je suis originaire de Douarnenez. Mes grands-parents paternels tenaient la boulangerie Bigot, place de la Croix et étaient originaires de Poullan-sur-Mer. Ma mère, elle, est originaire de Plogonnec. Les deux familles, installées sur un rayon de 30 km autour de Douarnenez, sont finistériennes depuis, au moins, le XVIIIème siècle. Je parlais breton avec mes grands-parents bien que je fasse partie, dans ma famille, de la première génération francophone. Mon attachement au département, à la Cornouaille et à la Bretagne coule donc de source.

Quel est votre parcours ?

Comme beaucoup de jeunes Bretons, je suis monté à Paris à 18 ans pour poursuivre mes études. J’y ai étudié les langues et l’histoire de l’art afin de devenir guide-conférencier, métier que j’ai exercé pendant plusieurs années en parcourant la France, ses musées et ses lieux historiques. Comme je connaissais le terrain, j’ai, par la suite, travaillé pour un tour-opérateur new-yorkais pour lequel j’organisais des circuits touristiques en France. Et, comme je connaissais aussi la partie technique, j’ai naturellement fini par commercialiser ces circuits auprès d’agences américaines, britanniques, scandinaves et même russes. L’appel du large m’a fait quitter Paris pour partir travailler quelques années aux Etats-Unis, au Mexique et dans les Caraïbes pour une compagnie américaine de croisières. Après le 11 septembre 2001, j’ai pris une année sabbatique que j’ai passée à La Paz, en Bolivie. Et, en 2003, je suis rentré en France, à Paris plus exactement, où j’ai commencé une nouvelle carrière, celle d’attaché de presse spécialisé en joaillerie. Un métier que j’ai exercé, en indépendant, pendant 10 ans avant de fermer mon bureau et de partir ouvrir une crêperie bretonne en Angleterre pendant un an. Même si la restauration est un métier merveilleux qui donne beaucoup de satisfaction, c’est aussi un métier très dur et très éprouvant. Donc, au lieu de continuer en tant que crêpier, nous avons décidé avec mon conjoint de transformer notre maison de La Havane, la Casa Norma Cuba (appelée ainsi en mémoire de Norma, la mère de Daniel) en maison d’hôtes.Cependant, mon port d’attache, mon point d’ancrage, est toujours resté pendant toutes ces années à Douarnenez, ville où se trouve ma résidence principale et où vivent mes parents ainsi qu’une de mes sœurs.

Donc, la vie vous a mené à Cuba ?

Daniel est né un mois et demi après la Révolution cubaine, dans la ville de Ciego de Avila, en plein centre de l’île de Cuba. Il est, lui aussi, monté à la capitale, La Havane, pour y continuer ses études et y exercer son métier d’ingénieur en climatisation. C’est par amour, qu’il est venu en France à la fin des années 90. Et c’est à Paris qu’il s’est installé. Ses diplômes n’étant pas reconnus dans l'hexagone, il a exercé différents emplois, tous dans la vente et, principalement, dans le secteur des parfums, des bijoux, des chaussures ou encore de la mode masculine. Daniel est très reconnaissant envers la France de l’avoir aussi bien accueilli et traité et, de lui avoir accordé la nationalité française, ce dont il est très fier.

En avril 2004, j’étais rentré depuis à peine quinze jours d’un fantastique voyage à Cuba quand, Daniel et moi, nous nous sommes rencontrés dans le bus 81 entre Place de Clichy et Place de l’Opéra. Nous nous sommes mariés en juin 2016 à Douarnenez, où nous résidons désormais. A ce propos, le jour de notre mariage, je portais le costume glazik de mon arrière-grand-père. 

Maintenant que Daniel vit en Bretagne, il a su se faire apprécier des Douarnenistes et il est en passe de devenir une figure locale. Et, ce qui l’a le plus marqué dans le Finistère, ce sont les festoù-noz. Il ne connaissait pas cette manière de danser en cercle et il a trouvé ça fascinant. Il apprécie beaucoup la charcuterie bretonne et les crêpes de chez Nadine, rue Voltaire à Douarnenez.

Je suis venu, ici, à La Havane avec ma billig et je fais des crêpes froment ou blé noir pour le petit-déjeuner de nos hôtes. Régulièrement, je fais aussi de la pâte brisée, du kouign-amann et des crêpes bretonnes qui remportent beaucoup de succès auprès des Cubains. Nous avons accroché à notre balcon, un Gwenn ha Du qui est un drapeau que les Cubains ne connaissent pas. Nous leur expliquons donc de quoi il s’agit en leur faisant bien comprendre que la « Bretaña » n’est pas la « Gran Bretaña ». Nous participons ainsi à la promotion de la Bretagne à l’étranger. Ce drapeau est aussi un signe de ralliement pour tous les Bretons qui passent sous nos fenêtres et que nous invitons systématiquement à monter prendre un verre de rhum. Nous le faisons aussi, bien évidemment, avec les Français qui passent par là et que nous entendons s’exclamer « Non, c’est pas vrai! Des Bretons ici !!!!! ».

Quelles sont vos endroits coup de cœur dans le Finistère ?

A Douarnenez, nous aimons prendre un café le matin sur le port du Rosmeur. La lumière y est tellement belle. Nous aimons manger des moules frites au Quai 29, situé également sur le Rosmeur. En revanche, pour l’apéro du soir, c’est au Port-Rhu, là où le soleil s’attarde. Comme je le disais précédemment, les crêpes c’est chez notre amie Nadine, à la Fleur de Blé Noir, rue Voltaire. Le marché du samedi matin, autour des Halles, est sacré et toujours suivi par un verre pris, en famille ou entre amis, à la terrasse du Poullig, chez Gaëlle, face aux halles. Nous soutenons les petits producteurs indépendants et respectueux de l’environnement ainsi que les petits commerces du centre-ville. Autres adresses incontournables à Douarnenez : A Jeanne d’Arc, la boutique de ma sœur Muriel, qui est artiste mosaïste et Bric Brac, la meilleure brocante de la région, tenue par Frédéric Poulot, fils de Georges Perros, qui s’avère aussi être mon beau-frère.De même, nous avons une affection particulière pour le cap Sizun (Ar C’Hab). Les paysages côtiers y sont tout simplement somptueux et la campagne si douce.

Comment avez-vous découvert la marque de territoire Tout commence en Finistère ?

Pour ce qui est de la marque Tout Commence en Finistère, j’ai découvert son existence sur Instagram grâce à un de vos ambassadeurs. J’ai trouvé l’idée intéressante de mettre en commun les idées, les parcours, les envies, l’expérience des uns et la jeunesse des autres, de tous les Finistériens, pour promouvoir leur territoire commun et leurs propres talents. Je trouve le Finistère dynamique et je suis profondément heureux de voir une nouvelle population de jeunes venir s’y installer. Venus des quatre coins de la France, ils viennent chercher chez nous une authenticité vraie. Certains apprennent même le breton alors que, nous, nous l’avions abandonné. Et, ils nous apportent une vision nouvelle de la société. Le Finistère est un laboratoire du futur. Grâce à notre situation géographique, nous sommes aux avant-postes de la société de demain. Nous nous devons d’être exemplaires et respectueux, nous devons nous libérer de certains diktats désormais dépassés mais toujours vivaces et ne jamais oublier qui nous sommes car nos racines, que beaucoup nous envient, sont aussi notre force. Tout commence en Finistère nous rassemble, nous informe et nous relie. C’est une excellente initiative du département et je vous félicite pour votre travail.
 

Pastille ambassadeur

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