"La presqu'île de Crozon, pour moi, c'est le paradis"
Vincent Pressensé et sa compagne Emilie Simon sont éleveurs de moutons sur la ferme de Kerguillé dans la presqu'île de Crozon. À la Pointe de Dinan, ces deux agriculteurs se sont installés sur les terres du Conservatoire du littoral et se sont naturellement tournés vers une production bio. Vincent nous parle de son petit bout de paradis à l'ouest du Finistère dans son portrait vidéo.
Retrouvez ci-dessous l'intégralité de l'interview.
Quelle est votre formation ?
Je viens de Nantes, je suis nantais d’origine. J’ai fait mes études à l’université de Nantes où j’ai ensuite travaillé dans les services publics comme l’Agence de l’eau. Puis j’ai monté un bureau d’études en environnement que j’ai arrêté. J’ai repris des études pour devenir agriculteur ; j’ai répondu à un appel d’offres du Conservatoire du littoral et de la mairie de Crozon et je suis venu m’installer sur la pointe de Dinan.
Qu'est-ce que la Ferme de Kerguillé ?
Sur la ferme, on fait surtout de l’élevage de moutons de race rustique et locale (Landes de Bretagne et Roussin de la Hague) qui sont très adaptés au bord de mer. On a également un gîte qu’on loue aux randonneurs et aux familles qui viennent avec des enfants passer quelques jours ici.
Nous avons à peu près 200 brebis, 4 à 5 mâles et autant de petits. Donc il n’y a pas loin de 400 animaux en ce moment sur la ferme (NDLR : interview réalisée en juin 2019).
Les terres appartiennent au Conservatoire du littoral. Comment se conjuguent votre activité et le respect de l'environnement ?
Sur des terres du Conservatoire du littoral, on ne peut pas faire n’importe quoi : il y a une biodiversité à préserver. On a des contraintes : on n’a pas le droit de retourner les terrains, d’y épandre quoi que ce soit... Cette façon de travailler, hyper naturelle, nous plaît. Assez naturellement on est en bio.
Vous êtes très proche du GR34. Qu'est-ce que cela vous apporte ?
Il y a d'abord quelques randonneurs qui s’arrêtent au gîte. Ça nous permet d’avoir des relations humaines. En tant qu’agriculteur je pense que ces rencontres sont importantes, plutôt que de rester isolé. On aime bien rencontrer les gens qui se baladent ici. Ça nous permet aussi d’expliquer notre métier aux gens de passage et ça donne de la vie à la presqu’île.
Quand vous étiez petit, est-ce que vous rêviez d'être agriculteur ?
Quand j’étais petit, je n’imaginais pas forcément être agriculteur mais travailler pour la nature, ça c’est sûr. J’ai été tout de suite tourné vers tout ce qui était naturel : les insectes, les animaux, les oiseaux. Ici, j’ai trouvé un métier qui allie l’amour de la nature, la production agricole de qualité et un environnement formidable.
Qu'est-ce que Crozon évoquait pour vous ?
Quand j’étais étudiant, on venait ici étudier les rochers, les fleurs, les oiseaux. C’est vraiment un endroit magique : il y a la mer, il y a la nature, il y a les gentils Bretons (rires). Pour moi, c’est le paradis.
Quel est votre coin préféré sur la presqu'île de Crozon ?
Ma compagne vous répondrait que c’est la pointe de Dinan parce qu’il y a le château, il y a la mer, il y a nos pâtures sur lesquelles on peut voir nos moutons et ainsi les surveiller en prenant notre temps.
Moi je dirais plutôt l’Île Vierge quand il n’y a pas trop de monde et le fort des Capucins où j’aime bien aller avec mes enfants.