"L'inclusion par le sport en compétition et au quotidien"
Élu à la Ligue Bretagne de Voile pour représenter le kiteboard, Frédéric Ralec est également membre de la commission nationale Kite pour le développement du kiteboard et président du Sea Kiteboarding, le pôle de kiteboard de la Société des Régates de Douarnenez (SRD).
Particulièrement sensible à la question de l'accessibilité de la glisse aux personnes en situation de handicap, il était présent à l'édition 2020 des Wave Games, qui organisait une journée dédiée à ce thème. Nous l'avons rencontré pour en savoir plus.
Le kiteboard et le Finistère, c'est toute une histoire !
Peu de gens savent que l'aile de kite est née dans le Finistère, entre la Baie d'Audierne et la Baie de Douarnenez. C'est ici, au milieu des années 1980, que les frères Legaignoux ont développé l'aile marine telle qu'on la connaît aujourd'hui. Cet ancrage à Douarnenez est très important pour nous.
Comment développez-vous la pratique de la glisse liée au handicap ?
Au sein de la SRD et du club, notre ambition est de faire connaître ces disciplines et surtout de démocratiser ces pratiques.
Nous suivons cette thématique du handicap et de la glisse depuis plusieurs années. Chacune de nos épreuves (Championnat de Bretagne, Championnat de France) est couplée d'une épreuve pour les personnes en situation de handicap (initiation, démonstration...).
Chris Ballois (NDLR : recordman de vitesse en kiteboard valide en 2018, 1er athlète "handi" à battre un record valide), parrain du Sea Kiteboarding, nous aide dans le développement de ces pratiques. Je m'appuie également sur la Ligue Bretagne de voile.
Même si la pratique du kite est moins développée que celle du parasurf par exemple, nous avons des demandes de personnes qui ont été accidentées ou qui ont une pathologie qui ne permettent plus de pratiquer le sport de façon traditionnelle. Ils souhaitent avoir les conseils de Chris Ballois sur la façon d'accéder au kite, sans pour autant aller vers la performance.
Comment un événement comme les Wave Games peut permettre de faire connaître la pratique handisport ?
En 2018, il y avait déjà un volet handi sur l'événement, que l'on avait axé sur l'accessibilité. En 2020, cette journée était plutôt tournée vers la performance puisque nous avions des athlètes du FAST (French Adaptative Surfer Tank). Nous portons ensemble un même message : ce n'est pas parce que l'on est en situation de handicap que l'on ne peut pas participer à une compétition de valides. Nous souhaitons promouvoir l'inclusion par le sport en compétition, avec de plus en plus de compétitions mixtes, et au quotidien, dans la vie courante.
Est-ce que vous avez un souvenir particulier à partager avec nous ?
En 2018, lors du Championnat de Bretagne de kiteboard, il n'y avait pas de personnes en situation de handicap sur l'épreuve. Par contre, à terre, nous avons fait des baptêmes et des embarquements à bord de buggy. Il me reste en tête le sourire d'une dame qui était en fauteuil et qui a touché pour la première fois de sa vie une aile de traction.
La compétition était par ailleurs exceptionnelle avec de très bonnes conditions de vent en Baie de Douarnenez, une super régate... mais le seul souvenir que j'en ai, c'est ce sourire.
Un spot de glisse préféré ?
Le trait de côte en Finistère est assez exceptionnel, on a l’embarras du choix pour naviguer ! Je suis attaché à la baie de Douarnenez parce qu’on a des qualités de navigation qui sont exceptionnelles. Mes spots préférés sont ces spots de fond de baie : Pentrez, Kervel...