Refuge de Saint-Pol-Roux en presqu'île de Crozon
“Ici j'ai découvert la vérité du monde…” Le poète Saint-Pol-Roux s'éprend de Camaret à tel point qu'il construit face à l'océan, un manoir baroque doté de huit tourelles, digne des contes de fées. C'est ici qu'il accueille des années durant un grand nombre d'artistes.
Le rêve d'un poète
Il est un manoir construit face au grand large posé sur la lande de Lagatjar à Camaret, surplombant la plage de Pen-Hat, dont les vestiges ont quelque chose d'immensément touchant. Ce manoir incarne le rêve du poète et dramaturge Saint-Pol-Roux dit Le Magnifique. Né en 1861 à Marseille, il publie son premier recueil en 1886.
Après avoir vécu un temps à Beg-Meil puis à Roscanvel, il choisit en 1903 la falaise adossée au port de Camaret. “Je remercie Camaret d'une hospitalité de trente ans qui ne finira jamais, écrit-il, puisque c'est dans son sol que je dormirai…”. Il reçoit, en sa demeure, le poète, médecin et sinologue Victor Segalen qui lui offre les bois sculptés de Gauguin provenant de sa Maison du Jouir aux îles Marquises, ainsi que Max Jacob, André Breton, Jean Moulin…
Mais quelques années plus tard, en juin 1940, aux prémices de l'Occupation, les portes sont forcées, les habitants malmenés, sa fille Divine blessée. En octobre de cette même année, sous l'effet de la barbarie nazie, son œuvre est dispersée, ses manuscrits détruits, le poète en meurt de chagrin. Il repose selon ses désirs dans le cimetière de Camaret.
Crédit photo haut de page : © Ludovic / Flickr