Lancer la vidéo
N 48.038292 O -4.853284
Portrait en vidéo
Carte -île de Sein

Pierre Portais

Vivre sur l'île de Sein : "un sentiment de liberté permanent"

Après avoir navigué entre l'île de Sein et le continent, Pierre Portais est revenu s'installer définitivement sur l'île en 2011. Ce fondu de kayak y a créé le centre nautique de Sein en 2014 et fait partager depuis sa passion et surtout le plaisir qu'il a à vivre toute l'année sur l'île.

Retrouvez son portrait en intégralité ci-dessous et en vidéo.

Quel est votre parcours ?

On a habité à Concarneau pendant 10 ans [...] et on est arrivé à Sein pour le début du collège. J’ai fait tout mon collège tout seul en classe. On était 3 dans le collège la première année, 5 la deuxième et 8 la troisième. Après le collège, je suis parti au lycée, comme tout le monde ici. [...] Le système scolaire ne me plaisait pas trop, j’étais plus attiré par le sport, être dehors. Mon père m’a trouvé un stage sur une base de plein air pendant l’été. Tir à l’arc, VTT, plein de sports de plein air auxquels j’ai pu m’adonner à fond. Je connaissais un peu le kayak à l'île de Sein.
Après je suis parti en formation de BAPAAT, un diplôme professionnel qui permet d’encadrer contre rémunération. Je suis parti en formation à Rennes. J’ai eu mon diplôme et j’ai été embauché tout de suite en Limousin. Je suis parti environ 8 ans où j’ai travaillé là-bas en tant qu’éducateur sportif. On faisait pas mal de compétition. C’était très intéressant. Je suis revenu ici fin 2011.

Vous aviez déjà le projet d'ouvrir un centre nautique ?

Fin 2011, je n’avais pas du tout le projet de reprendre le kayak.
Quand j’étais en Limousin, j’en ai fait beaucoup, peut-être un peu trop. J’ai eu du mal à maîtriser cette passion. [...] Quand je suis rentré là, je n’avais plus envie d’entendre parler de kayak, j’avais envie de changer de branche. J’avais travaillé pas mal avec des personnes handicapées là-bas (NDLR : en Limousin) et je voulais passer un diplôme d’éducateur-moniteur. Enfin vraiment changer de branche
[...] Au bout de deux ans sur Sein, la pagaie commençait à me manquer un peu. J’ai commencé à reprendre le kayak. Avec un copain qui réside sur l’île, on a monté le projet du centre nautique et c’est comme ça que c’est né début 2014.

Quelle était votre volonté à travers la création du centre nautique ?

C’était avant tout créer quelque chose pour les gens qui viennent sur l’île. Il y a beaucoup de gens qui vont dire qu’il n’y a rien à faire à  l’île de Sein quand ils viennent en été ou même en hiver. Je voulais apporter quelque chose de nouveau à l’île et me créer une activité. J’avais envie de rester vivre sur l’île, ce qui n’était pas le cas au départ.
Le but du jeu était de me créer une activité pour pouvoir vivre de ma passion et rester vivre sur l’île de Sein toute l’année.

Entreprendre sur une île, est-ce que c’est facile ?

Pour entreprendre sur une île, il faut savoir ce qu’on veut, il faut être motivé. Je pense que quand on veut quelque chose, on peut.
J’ai l’avantage d’avoir ma famille ici. Quand on a monté le centre nautique, j’avais des problèmes de logement. [...] Si je n’avais pas eu ma mère ici, j’avoue que ça aurait été plus compliqué.

La population locale a très très bien accueilli la création du centre nautique. Il y a encore des gens qui me félicitent pour ça. Les anciens me disent que ça leur rappelle un peu les années de la pêche quand il y avait vraiment de l’activité dans le port.
Ça a apporté une activité sportive à l’île. [...]

Naviguer autour de Sein, qu’est-ce que ça apporte ?

Pour des débutants, c’est super. J’arrive encore à le ressentir même si j’y vais parfois 3 à 4 fois par jour en été. J’y vais quasiment tous les jours toute l’année.
En fait, on est tout de suite au contact de la nature. On ne voit pas de voitures sur la côte, il n’y a pas de grosses constructions.
C’est un cadre exceptionnel pour faire du kayak. Et puis après il y a la chaussée de Sein. C’est encore mieux. On se retrouve au milieu de centaines de cailloux, avec des courants un peu dans tous les sens. Ce n’est pas compliqué. Ça peut être impressionnant mais ce n’est pas dur. C’est magique, c’est un super endroit. Pour pagayer c’est vraiment le top.

Pour des gens qui sont plus aguerris, il y a bien sûr le Raz de Sein qui est juste à côté et puis la Chaussée jusqu’à l’Ar Men.
L’Ar Men, c’est quand même une destination phare du kayak (NDLR : l'Ar Men est le phare en mer le plus à l'ouest de la Chaussée de Sein). 

Il peut y avoir des rencontres "surprenantes" ?

Il y a une famille de grands dauphins qui vit ici et qu’on croise de temps en temps en kayak. Mais ce n’est pas garanti à chaque fois. [...]

On a aussi une soixantaine de phoques qui vivent ici aussi à l’année plus ou moins loin de l’île en fonction des saisons, qu’on arrive à croiser à chaque fois. C’est des bestioles assez curieuses, ils sont juste à côté des bateaux. On respecte quand même leur habitat ; on essaie de ne pas trop s’approcher. Quand la mer est basse ils sont sur les rochers à se réchauffer donc on ne s’approche pas trop. Mais en général les plus petits, qui sont assez curieux, se mettent à l’eau, viennent nous voir, tapent un peu dans les bateaux des fois. C’est super. Pour petits et grands, c’est génial.

Qu'est-ce que vous appréciez le plus sur l'île de Sein ?

C’est la liberté et une notion du temps qui va être différente de celle que l’on peut avoir sur le continent. On est rythmé par la météo (un peu comme sur le continent mais ici quand même un peu plus), par les marées, par l’arrivée du bateau...

C’est vraiment un autre fonctionnement. Tout est toujours à deux minutes à pied, on n’est pas en voiture à coup de klaxon.

C'est un sentiment de liberté permanent.

Qu’est-ce que vous souhaitez partager avec les visiteurs ?

C’est ma connaissance de l’île, c’est le kayak, c’est la mer, c’est les environs de l’île. En visite guidée, j’aime bien leur apprendre la vie de l’île, aujourd'hui, avant, ce que j’aime sur l’île.

Ce que j’aime aussi un peu, c’est relever le défi. [...] C’est réussir à faire comprendre aux gens ce que nous on ressent et ce que l’on vit ici à l’année sans aller leur vendre des trucs à tout prix et vouloir les convaincre à tout prix. Mais quand tu arrives à ce que les gens ressentent ce que toi tu ressens, à la fin d’une journée ou d’une semaine, c’est un vrai plaisir et je pense que je ne suis pas le seul à ressentir ça à l’île de Sein.

Les gens (NDLR : les Sénans) aiment bien que les arrivants aiment l’île.

Une chose dont vous ne pourriez pas vous passer sur l’île ?

L’apéro ! (rires) Non c’est le kayak. C’est clair. J’ai été opéré de l’épaule cet hiver ; je suis resté longtemps sans pouvoir aller à l’eau et c’est dur. J’ai besoin de faire du sport, j’ai besoin de bouger, j’ai besoin d’être à l’extérieur, j’ai besoin de la flotte.

Vous avez un rapport très fort à l'océan ?

Oui, un énorme respect, une humilité par rapport à l’eau. Je n’y vais jamais en me disant "c’est moi qui vais passer, c’est moi le plus fort". Au contraire.
Ça m’arrive souvent de parler à l’eau, de dire "respect", un peu à la Point Break (rires) (NDLR : Point Break un film dont l'action se passe principalement dans le milieu du surf .

Qu'est-ce qu'habiter sur une île toute l'année ?

C’est le plaisir. [...] En août, il y a trois bateaux par jour, la population est quasiment multipliée par 10... moi je ne pourrais pas tenir toute l’année à l’île si c’était tout le temps comme ça. C’est trop.
Je pense que pour apprécier la vie sur une île comme la nôtre, ou comme d’autres îles, il faut y être toute l’année. Il faut y passer au moins un an pour comprendre le bonheur qui peut y avoir. On fait une saison sur l’île : il y a plein de monde, on voit plein de monde tous les jours. [...]
Mais le plaisir, c’est de passer un hiver ici. À la fin de l’hiver on en a un peu marre parce que la météo n’est pas toujours terrible, on ne voit pas grand monde. Après l’été arrive, les copains qui reviennent, il y a plein de monde, c’est agréable. Et ainsi de suite...
Au final, le temps passe très très vite, les années passent à 200 à l’heure.

En quelques mots

2003 : travail dans le Limousin en tant qu'éducateur sportif

2011 : retour sur l'île de Sein

2014 : création du centre nautique

Le centre nautique propose :

  • des activités à terre : tir à l'arc, visites guidées, courses d'orientation, challenges
  • des activités en mer : kayak de mer (balade, initiation, location), stand up paddle (plutôt initiation), kayak polo

Les balades en kayak :

  • Les levers du soleil tôt le matin
  • Les balades d'une heure (4 km), très accessibles
  • Les balades de deux heures (7 à 10 km), assez faciles
  • Les balades plus longues, éventuellement jusqu'au phare d'Ar Men soit 4 à 5 heures de pagaie, pour les plus aguerris.

Site web

En quelques mots

2003 : travail dans le Limousin en tant qu'éducateur sportif

2011 : retour sur l'île de Sein

2014 : création du centre nautique

Le centre nautique propose :

  • des activités à terre : tir à l'arc, visites guidées, courses d'orientation, challenges
  • des activités en mer : kayak de mer (balade, initiation, location), stand up paddle (plutôt initiation), kayak polo

Les balades en kayak :

  • Les levers du soleil tôt le matin
  • Les balades d'une heure (4 km), très accessibles
  • Les balades de deux heures (7 à 10 km), assez faciles
  • Les balades plus longues, éventuellement jusqu'au phare d'Ar Men soit 4 à 5 heures de pagaie, pour les plus aguerris.

Site web

Ne manquez pas...

Chargement
Plus de résultats Plus de résultats