Un terreau fertile
Monteur indépendant aussi bien en documentaire qu'en fiction pour le cinéma et la télévision, Julien Cadilhac s'est installé à Douarnenez il y a une vingtaine d'années. Il fait partie des initiateurs du Pôle audiovisuel Douarnenez-Cornouaille.
Le Pôle audiovisuel Douarnenez-Cornouaille est né en 2017. Quelle a été l'intention de départ ?
Dans le pays de Douarnenez, le cinéma, l’audiovisuel et le multimédia représentent environ 70 emplois directs. Dans l’Ouest Cornouaille, de Quimper à la pointe du Cap-Sizun en passant par le pays bigouden, la presqu'île de Crozon, Quimperlé, le secteur rassemble plus d’une centaine de professionnels. Aujourd’hui, le Pôle rassemble une soixantaine de professionnels de toute la filière cinéma audiovisuel du territoire, ainsi que des acteurs du spectacle vivant.
C'est en observant la concentration de personnes assez ahurissante venues vivre à Douarnenez ou dans les environs cherchant un cadre de vie et qui parviennent à travailler dans ce secteur plutôt centralisé, que l'idée nous est venue : créer un pôle économique à la pointe Bretagne dédié à l'audiovisuel. De la prise de vue à la postproduction, tous nos métiers sont représentés sur le territoire, ce qui est assez exceptionnel.
Le 19 septembre 2019, vous avez fêté l'inauguration des locaux sur le terre-plein du port de pêche. Quels sont désormais vos objectifs, vos ambitions ?
Nous avions pressenti qu'être au quotidien dans un même endroit générerait des échanges et parfois même des projets. Et c'est déjà le cas. Le Pôle est un accélérateur de projets. Les nouveaux arrivants se trouvent très vite dans un bain incroyable en quelques mois.
La création du Pôle, c’est bien le résultat d’une ambition forte et partagée pour des objectifs communs à savoir mutualiser des moyens humains, créatifs, techniques et matériel, attirer des entreprises et de l’activité́ à Douarnenez et en Cornouaille, développer l’emploi, créer une synergie entre les professionnels de l’audiovisuel et du spectacle vivant, du numérique, explorer de nouveaux modes de travail basés sur le collectif dans le secteur des industries culturelles et créatives, valoriser l’activité et le dynamisme du territoire.
En se regroupant et en mutualisant des locaux, l’objectif est de mettre en place durablement une organisation au croisement d’une pépinière d’entreprises, d’un cluster, d’un tiers-lieux, d’un espace de coworking… Chaque personne ou structure reste indépendante, tout en contribuant à sa manière au projet collectif en construction.
Vous avez obtenu une subvention européenne Leader afin de financer une étude permettant d'identifier le futur modèle économique du Pôle ainsi que les différents besoins. Comment entrevoyez-vous l'avenir ?
Cette étude nous a permis de réfléchir tout particulièrement au mode de gouvernance qui serait le plus adapté. Mettre en place une telle structure et la faire vivre au quotidien nécessite des forces vives. Il y a beaucoup d'envies exprimées par les membres du Pôle mais il faut pouvoir les mettre en place et cela signifie des compétences et du temps. Afin d'avancer nous souhaiterions notamment pouvoir disposer d'une salle de projection de travail, d'une salle de dérushage et de locaux adaptés.
Notre projet s'inscrit dans les enjeux fondamentaux aussi bien économiques, humains que sociétaux. Le Pôle peut contribuer également à l'attractivité du territoire. On le constate déjà avec les récentes arrivées de professionnels venus s'établir dans la région. Il faut savoir que nous représentons tout de même l'équivalent d'une grosse PME. Nous avons déjà mis en place différentes actions, différents rendez-vous comme les master class thématiques ou les ateliers “courts-bouillons” qui permettent la présentation collective des projets en cours d'élaboration. Nous souhaitons nous inscrire dans la feuille de route de la Stratégie d'attractivité de la Cornouaille parue en juin 2019 qui offre une vision partagée pour l'avenir du territoire.
Crédits photos haut et bas de page : © Yves-Marie Quemener