En mémoire des peintres
Le bois d'amour, la chapelle de Trémalo, la puissante rivière l'Aven… Pont-Aven, la cité des peintres, regorge de lieux et recoins dont les couleurs, l'atmosphère et le charme ne peuvent laisser indifférent.
"Le plus joli village que j'aie jamais vu"
Il n'est pas forcément évident de faire honneur à un tel héritage. Et pourtant Pont-Aven l'heureuse élue semble s'en porter plutôt bien. Elle, qui a été dessinée, décrite, peinte, croquée par une colonie d'artistes au XIXe siècle, y a gagné une aura et une réputation qui ne s'est jamais essoufflée. Au cours de l'été 1864, Henry Bacon, jeune peintre américain, confie ses premiers émois à l'égard de la cité, “En cours de route au moment où le soleil tentait de percer à travers une brume rose, nous traversâmes le pont qui menait dans le village de Pont-Aven. C'était le plus joli village que j'aie jamais vu.”
Le poète et dramaturge François Coppée souligne, lui, en 1882, “une halte exquise, un pays presque trop joli, avec des bateaux de mer et des moulins sur l'eau, perdus dans un fouillis de feuillage”. Serait-ce cet excès de joliesse, ce charme irrésistible qui aura tant séduit les peintres ? Une rivière chantante, un bois d'Amour, de plantureuses chaumières, des chapelles et des calvaires, des pensions à prix modeste, une nature bucolique… Autant de qualités qui attirent les artistes, peintres et graveurs.
C'est en 1886 que le plus connu d'entre eux, Paul Gauguin, séjourne une première fois en cette petite bourgade du sud-Finistère. Il y retournera à cinq reprises jusqu'en 1894. L'école dite de Pont-Aven accède rapidement à une reconnaissance internationale.
Pont-Aven se souvient et rend hommage aux artistes en édifiant en 1985 un musée dédié à cette fabuleuse histoire. Restauré, repensé, après des travaux de trois ans, il rouvre ses portes en 2016. Depuis lors, les expositions temporaires se succèdent, les partenariats prestigieux également notamment avec le musée d'Orsay, et le nombre de visiteurs va croissant.