Ces deux bassins de belle taille alimentés par trois fontaines sont d’anciens bassins de rouissage, aussi appelés routoirs, et étaient autrefois étroitement liés à la culture du chanvre Introduit en Bretagne dès le 9e siècle, le chanvre a connu un essor considérable au Moyen Âge, pour connaitre un âge d’or à partir du 15e siècle avec le développement de l'industrie textile. Deux principaux centres de production ont émergé en Bretagne : Locronan et Vitré, célèbre pour ses toiles à voile, désormais appelées « vitrés », du nom de la ville. Le chanvre servait alors à fabriquer des sacs, des cordes, des voiles, ainsi que des vêtements. Le rouissage était une étape cruciale dans la transformation du chanvre, et consistait à immerger les tiges de la plante dans l'eau pour décomposer la matière gommeuse qui en reliait les fibres. Une fois cette gomme dissoute, les fibres pouvaient être facilement séparées. Ce processus pouvait se faire en eau courante, mais il était très polluant, ce qui a conduit à privilégier le rouissage en eaux stagnantes à partir du 17e siècle. Cependant, cette méthode était malodorante et produisait des fermentations putrides nuisibles aux animaux, ce qui expliquait l’éloignement fréquent entre les bassins et les habitations.