Apprendre, préserver, partager

C’est pour cela que se forment les étudiants et que se créent les innovations de demain. 70% de la recherche marine au niveau national est réalisée en Finistère. Plusieurs grands centres de recherche comme l’Ifremer, la station biologique de Roscoff, la Station de biologie marine de Concarneau, accueillent et accompagnent ces chercheurs qui travaillent sur les océans. Bon nombre de ces acteurs se regroupent au sein du Campus mondial de la Mer à Brest, la première communauté française dédiée à la connaissance et à la valorisation des ressources marines. Elle rassemble plus de 800 chercheurs, 200 entreprises, établissements d’enseignement supérieur, centres de recherche nationaux et collectivités territoriales dans le domaine des sciences et des technologies de la mer.

Le Parc naturel marin d’Iroise, couvrant 3 500 km2, est riche d’un patrimoine naturel et culturel exceptionnel. Il a un rôle de sensibilisation, d’éducation pour tous, et vise à la connaissance et à la protection du milieu marin ainsi qu’au développement durable des activités.

Des connaissances partagées grâce aux musées, aux classes de découverte, aux centres nautiques, aux ateliers et sorties découverte… ou encore, chaque automne, à l’occasion de la Fête de la Science à laquelle participent nombre de ces acteurs.

Suivez le guide et plongez dans la grande bleue à la découverte de ses trésors cachés.

Station marine de Concarneau, la plus ancienne au monde

À deux pas de la Ville Close, face au grand large et à l’archipel des Glénan, se trouve la plus ancienne station marine du monde encore en activité sous l’égide du Museum National d’Histoire Naturelle. Elle fut créée en 1859 par Victor Coste (1807-1873), professeur au Collège de France, elle a précédé ses consoeurs de Naples, Kief ou Plymouth.
Les activités de recherche, de diffusion des connaissances, et la gestion des collections de spécimens font de la station de Concarneau l’experte de l’état de la biodiversité des côtes.
Ouvert au public, le Marinarium, situé dans le même bâtiment, est la vitrine des recherches effectuées par la station et fait la part belle à la faune et la flore locales. Une exposition temporaire accompagne l’exposition permanente et la visite des aquariums.

Station biologique de Roscoff, 150 ans de recherche

Elle est un trésor du patrimoine finistérien et participe activement au rayonnement international de la cité corsaire. Créée en 1872 par Henri de Lacaze-Duthiers, Roscoff* est la deuxième station marine à voir le jour en Europe après celle de Concarneau (1859). Il est vrai que la côte roscovite était particulièrement propice : grande amplitude des marées, diversité des habitats, multitude d’organismes. Depuis lors, la station a contribué à former l’élite des biologistes français et étrangers, parmi lesquels des Prix Nobel comme André Lwoff et Jacques Monod. Elle a été dirigée par d’éminents scientifiques à l’instar de son fondateur Henri de Lacaze-Duthiers, professeur à la Sorbonne, ou encore de Georges Teissier qui a également été directeur du CNRS, de 1946 à 1950.
Les chercheurs de la Station de Roscoff ont ainsi été et sont encore à l’origine d’avancées importantes dans tous les domaines des sciences biologiques.

Les trois cents scientifiques, techniciens et étudiants qui y travaillent aujourd’hui font appel aux méthodes les plus modernes de la biologie moléculaire et cellulaire, le but étant toujours le même : augmenter la somme des connaissances fondamentales, atteindre une meilleure compréhension du fonctionnement des écosystèmes et de l’adaptation des organismes marins confrontés au changement global.
Mais la Station roscovite n’a pas toujours accueilli que des chercheurs. Depuis sa création, elle entretient un lien étroit avec les artistes. Mathurin Méheut devait séjourner deux semaines à la station en 1910. Il y restera finalement deux années, laissant derrière lui une œuvre incroyablement riche sur la biodiversité marine. Jean Painlevé fut aussi un habitué de la station de Roscoff. Cinéaste et biologiste spécialisé dans la faune sous-marine, il est connu pour ses films documentaires scientifiques et aujourd’hui considéré comme l’un des pères fondateurs du cinéma scientifique. Plus récemment, la station a accueilli l’artiste plasticienne Daniela Lorini qui s’inspire des algues pour capter leur musicalité.

*La Station de biologie marine de Roscoff n’est pas ouverte au public

Parc naturel marin d’Iroise, un trésor de biodiversité

Créé le 28 septembre 2007, le premier parc naturel marin de France allie la préservation de l’exceptionnelle biodiversité de la mer d’Iroise à l’exploitation durable des ressources. Située entre la côte des Légendes au nord et la côte de Cornouaille au sud, ce territoire est une aire marine protégée qui couvre une superficie de 3 500 km2, soit l’équivalent de la moitié du département. L’incroyable multitude d’habitats − dunes, falaises, landes, îles, archipels, fonds rocheux… − abrite une faune et une flore d’exception.
Un courant froid venant à la rencontre des récifs rocheux bretons crée un environnement propice au développement de la vie marine. On recense ainsi plus de 300 espèces d’algues, 120 espèces de poissons, de nombreux oiseaux marins protégés comme le pingouin torda. Nombreux sont aussi les mammifères marins qui viennent résider tels le phoque gris ou les grands dauphins. Le parc marin recense à lui seul le quart des mammifères marins présents au large de la France.

Océanopolis, s’émerveiller et comprendre

Premier équipement touristique de Bretagne, Océanopolis est installé sur le port du Moulin-Blanc à Brest depuis 1990. En poussant ses portes, vous plongerez dans un voyage à travers le monde au cœur de l’océan et des écosystèmes marins au fil des trois pavillons : polaire, tropical et Bretagne. Avec une superficie de 8 700 m2, quelque 1 000 animaux, 10 000 espèces animales et végétales, Océanopolis est le 2e plus grand aquarium de France.
Océanopolis est avant tout un centre de découverte et de culture scientifique unique en Europe, à vocation pédagogique.
En lien étroit avec les acteurs majeurs des sciences marines comme l’IFREMER, les entreprises de pointe liées aux technologies marines, le Parc naturel marin d’Iroise, Océanopolis a pour mission de sensibiliser à la protection des océans. Le Pavillon Bretagne (temporairement fermé jusqu’au 8 février 2024 inclus) propose la découverte de la biodiversité de nos côtes : sardine, hippocampe à museau court, homard européen, langouste rose, langoustine, méduse Aurélie, sans oublier les phoques, nourris tous les jours sous les yeux des visiteurs.

Le Pavillon tropical met le cap vers les mers chaudes et la ceinture intertropicale : poissons multicolores, récif corallien, lagon, requins et serre tropicale. 700 espèces de poissons et invertébrés vous sont présentées ici dans leur habitat naturel avec une eau de mer maintenue à 25°C. Le Pavillon polaire vous fait voyager aux extrémités du globe. Découvrez-y la plus grande manchotière d’Europe et sa colonie de manchots, trois espèces de phoques polaires, des poissons-loups ou encore des anémones polaires. Depuis 2015, des phoques à moustaches sont également présents. Ils pèsent entre 200 et 250 kg et mesurent environ deux mètres. Océanopolis est le deuxième aquarium au monde à présenter cette espèce. C’est aussi le seul parc en France ayant des loutres de mer du Pacifique Nord.

70.8, vitrine des innovations maritimes

70.8 : c’est le pourcentage de la surface du globe recouverte par l’océan. C’est aussi le nom de la galerie scientifique installée depuis 2021 aux Ateliers des Capucins, à Brest. Sur un espace de 900m2, le 70.8 est entièrement dédié à la science, aux technologies et aux innovations maritimes.
Vitrine du Campus Mondial de la Mer, le 70.8 illustre l’excellence maritime du territoire. Sur trois niveaux, la galerie aborde l’océan autour de plusieurs thématiques : les biotechnologies marines, l’exploration des grands fonds, les énergies marines renouvelables, l’observation et l’étude de l’océan, le trafic maritime ou les innovations navales. À chaque étage, les espaces d’information sont mis en relief par des outils ludiques pour les petits et les grands : tablettes tactiles, points lumineux, dioramas, ainsi qu’un tapis interactif géant qui donne la sensation de marcher sur l’eau et de jouer avec les poissons.

Vous y découvrez notamment la place, parfois insoupçonnée, de l’océan dans notre quotidien, de notre assiette à la trousse à pharmacie. Saviez-vous, par exemple, qu’un ver marin commun avait permis au biologiste Franck Zal de découvrir la formule de l’hémoglobine universelle, compatible avec tous les groupes sanguins ? Ou encore que la « canette du futur » entièrement recyclable mise au point par le chef Thierry Marx était fabriquée à base d’algues ?

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