Anne Le Gars

Interview réalisée en 2020. Depuis, Anne vogue vers de nouveaux horizons...

« Mon enfance dans le Nord-Finistère a façonné mon rapport au paysage »

Le design est une activité créatrice de valeur, qui met l'utilisateur au centre de la démarche. Avec des outils et des méthodes liées à la conception, le.la designer va chercher à répondre à des problématiques contemporaines.
De plus en plus de collectivités et d'institutions font appel à des designers. C'est le cas de l'agence Finistère 360°. En septembre dernier, la Brestoise Anne Le Gars, titulaire d'un master « design de la transition », a intégré l'équipe. « C'est un métier transversal, complémentaire aux métiers des sociologues, des ingénieurs... Mon rôle est de concevoir des produits, des services et/ou des modèles d'organisation en partant des besoins des usagers qui sont au cœur du dispositif ». 

Une expérience québécoise

Pendant ses études, pourtant, Anne Le Gars fut prise de doutes : « Je n'étais plus très sûre de vouloir être designer. Je me demandais si on répondait aux besoins ou si on les créait. Je ne voulais pas produire pour produire ». Histoire de changer d'air, elle décide de partir six mois au Canada entre sa licence et son master qu'elle prépare à l'École Européenne Supérieure d'Art de Bretagne de Brest. « À Montréal, j'ai reconnecté avec une pensée du design avec laquelle j'étais en accord, du design participatif où il y avait une vraie place pour les usagers ».

Son master en poche, elle travaille un temps comme designer free-lance, puis intègre le Fab Lab universitaire de l'UBO à Brest où elle reste deux ans, avant d'arriver chez Finistère 360°. « Je pensais repartir au Québec à l'issue de mes études mais je ne l'ai jamais fait car j'ai trouvé du sens à travailler au Fab Lab. On y agit à une échelle locale tout en étant conscient de ce qui se passe autour ».

Et puis, finalement, difficile de quitter le Finistère : « En allant au Québec, je me suis rendue compte que j'avais besoin d'un élément physique fort dans mon environnement, là-bas, c'était le Saint-Laurent. En Finistère, nous avons la chance d'avoir des côtes magnifiques, une incroyable variété de paysages. Le Finistère, c'est un peu comme une île au bout du continent. J'aime les lumières, les couleurs, la météo qui passe... ».

Son Finistère

Depuis qu'elle travaille à Quimper, Anne Le Gars a posé ses bagages dans le Sud-Finistère. Mais elle aime retourner dans le Nord du département, où elle a grandi. Ses coins favoris : Bertheaume, d'où vient sa famille, les Blancs Sablons, où elle a appris à faire du surf, et puis, surtout, Porspoder où elle a grandi. « Quand je sortais de l'école, ma mère nous emmenait sur le sentier côtier pour prendre notre goûter en face du phare du Four ». C'est là aussi qu'elle a son spot secret, Port Mazou, ce petit port avec des pieux plantés dans le sol pour amarrer les bateaux, classé au patrimoine de l'Unesco.

« Petite, on y allait en vélo. C'est aussi là-bas, à Argenton, que j'ai appris à faire de l'Optimist. Je me souviens que pour nous interdire d'aller trop loin, on nous disait de ne pas dépasser l'île d'Iock car il y avait des requins. Dans ces coins là, on grandit avec les légendes de bateaux qui ont chaviré, de naufrages, de pirates. On croise des dauphins, des phoques ». « C'est cet environnement qui a façonné mon regard, mon rapport au paysage et à la nature ». C'est aussi ce qui la pousse aujourd'hui à reprendre un master en biomimétisme, une spécialité qui consiste à s'inspirer du vivant pour concevoir des solutions innovantes aux problématiques environnementales, économiques et sociétales actuelles.

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