"Nous sommes des contemplatifs"
Styliste culinaire et photographe, Domitille et Michel Langot sont également ambassadeurs de la marque Tout commence en Finistère.
Quel est votre parcours ?
Domitille Langot : Difficile d’évoquer mon parcours professionnel en quelques mots tant j’ai changé à de nombreuses reprises d’activités après mon diplôme de l’École Normale. En mode papillonnage, j’adore m’investir dans des nouveaux projets, apprendre, explorer, se lancer puis quand la machine tourne bien, l’ennui me gagne. Alors, je passe à autre chose, chaque expérience nourrissant la suivante. Je suis styliste rédactrice culinaire depuis une quinzaine d’années. J’ai enfin trouvé le moyen de travailler sans jamais tomber dans la routine. Chaque jour est créatif, instructif et m’ouvre sur de nouvelles perspectives. C’est un métier qui demande beaucoup de polyvalence : le lundi je peux être en tenue de peintre avec pinceaux et ponceuse pour créer des décors, le mardi en cuisine pour élaborer de nouvelles recettes, le mercredi en écriture ou en reportage… Jamais une semaine ne ressemble à l’autre.
Michel Langot : Portraitiste de formation, j’ai débuté dans les prestigieux studios Stara et Harcourt. J’ai rejoint le monde de la publicité et créé un premier studio La Belle Bleue puis un second La Belle Échappée de 2600 m2 de plateaux à Saint-Ouen. Une grande aventure professionnelle en tant qu’entrepreneur, employant une trentaine de personnes (opérateurs, assistants, décorateurs, stylistes, régisseurs). Pour renouer avec la photographie artistique, je cède ma place de PDG en 2005 et me lance dans des projets éditoriaux, en binôme avec Domitille. Pour ce qui est de mon lien à la Bretagne, rien d’héréditaire ! Mais toutes mes vacances depuis ma petite enfance ont créé un attachement indéfectible avec la mer bretonne. Un de mes grands plaisirs : la navigation à voile hauturière.
Parlez-nous de vos activités respectives et comment travaillez-vous ensemble ?
DL : Nous réalisons livres, reportages, articles de presse et magazine, communication et image de marque pour entreprises. À ce jour, notre bibliographie compte 38 livres chez différents éditeurs. Nous sommes également contributeurs au magazine de La Ruche Qui Dit Oui. Nous avons élaboré un projet de magazine numérique et recherchons un partenaire. Il y a aussi notre site Inspirations-Domitille qui est un peu notre laboratoire d’idées et d’expression autours du végétal.
Notre travail commence toujours par une première phase de réflexion, de conception d’un projet, la plus longue qui est la partie immergée de l’iceberg dont on ne soupçonne pas ce qu’elle requiert en recherche. L’idée est de proposer une perspective nouvelle, pas de copié-collé, qu’il faut ensuite défendre auprès des éditeurs, des rédac-chefs, des entrepreneurs. Quand l’accord est obtenu, la réalisation peut enfin commencer. J’assure toute la rédaction, le stylisme et la création des recettes s’il s’agit d’un livre de cuisine. La connivence avec Michel pour la photographie est essentielle. Mon travail prend sous sa lumière, son regard toute sa dimension. Je ne me verrais pas travailler avec un autre photographe tant notre complicité est grande nous épargnant de longues explications pour comprendre ce que j’ai imaginé.
ML : Parallèlement à nos projets communs, je travaille sur une exposition dont le thème est le mouvement, inspiré bien-sûr par les paysages maritimes du Finistère.
Pourquoi avez-vous choisi d’être ambassadeurs de la marque Tout commence en Finistère ?
DL et ML : Nous avons eu un véritable coup de cœur pour le Finistère et quitté la vie parisienne, il y a 5 ans pour profiter de sa beauté, de ses attraits mais aussi avec la volonté de nous ancrer professionnellement et socialement, d’apporter avec notre compétence, une dynamique à cette région en pleine mutation. Être ambassadeur de la marque était une évidence pour nous, un vecteur de rencontres et de projets. Paris n’a plus le monopole de l’innovation, de la créativité. Avec le développement du numérique, on peut entreprendre partout. On est surpris tous les jours par l’incroyable énergie, les initiatives, que l’on trouve même dans les petites communes. La Province, autrefois oubliée, voire méprisée, est aujourd’hui le territoire où tout se réinvente.
Vous participez également au groupe projet mené par la marque autour des algues. Pouvez-vous nous en dire plus ?
DL : Cela fait de nombreuses années que je travaille sur le lien alimentation-santé. Les algues font partie de nos plus grandes richesses alimentaires alors que nous n’en n’avons pas du tout la culture gastronomique à l’instar des japonais. La perspective de convaincre, de séduire le plus grand nombre sur cette ressource au sein d’un groupe d’ambassadeurs de tous horizons est très enthousiasmante.
ML : J’aime l’idée de partager mes compétences dans le domaine de l’édition pour la création d'un livret sur les algues.
Que signifie, pour vous, le Bien manger ?
Domitille : Bien manger est un tout indissociable. Au-delà du plaisir de partager un délicieux repas, on ne peut plus ignorer ce qu’il y a en amont du contenu de notre assiette. Choisir des produits en circuit court, bio, de saison pour soutenir l’économie locale, être attentif à notre consommation, avoir une conscience écologique dans tous nos petits gestes en cuisine, que ce soit pour valoriser des épluchures, des restes ou maîtriser notre consommation d’eau. Je pense que chaque famille qui a la chance d’avoir un jardin devrait avoir un compost et une ruche. Deux perspectives citoyennes, faciles à mettre en œuvre et dont l’impact environnemental est loin d’être négligeable. Chacun doit faire sa part, pour reprendre les mots de Pierre Rabhi.
Michel : Tout commence dans mon potager que je fais en permaculture. J’aime l’idée de l’autarcie alimentaire. Cultiver ses propres légumes, cueillir les fruits du verger, aller à la pêche en mer ou à pied. Des plaisirs simples mais qui me sont essentiels et dont j’apprécie la valeur. Et quand le potager ou le verger donnent en pleine saison, c’est formidable de pouvoir partager.
Quel est votre coin préféré en Finistère ? Celui où vous aimez vous promener, que vous aimez faire découvrir à vos proches… ?
Domitille : Il n’y pas un centimètre carré du littoral qui ne soit sans beauté, toute l’année et sous tous les temps. Nous sommes tous les deux très contemplatifs et se promener tous les jours en bord de mer est pour nous aussi essentiel que de respirer. Nous avons un petit paradis que nous faisons découvrir à tous ceux qui viennent nous voir. Mais chut… on le garde secret.
Michel : J’aime les ports de pêche et l’atmosphère qui s’en dégage comme ceux du Guilvinec, de Saint-Guénolé, le charme de celui de Lesconil. Comment résister à la beauté de la pointe de la Torche et de la baie d’Audierne ? La Pointe du Raz est un endroit absolument magique !