Trois journées à Quéménès (archipel de Molène)

Le goût de l'aventure

Quatre amis, jeunes trentenaires, s'apprêtent à vivre un séjour en immersion totale sur une île autonome en énergie. La petite île de Quéménès, dans l'archipel de Molène en Finistère, recèle une histoire, un patrimoine naturel et culturel, et abrite une ferme entretenue par Amélie et Étienne. Ici l'on pêche, on lit, on vagabonde, on observe, on se baigne, on médite et surtout on vit en communion avec la nature.

L'archipel de Molène, première terre en vue

Nous voici, tous les quatre, sur le quai du Conquet, ciré sur le dos et bottes aux pieds comme nous l'ont vivement conseillé Amélie Goossens et Étienne Menguy, nos futurs hôtes de l'île de Quéménès. Le courrier de la compagnie Penn ar Bed qui rallie les îles de la mer d'Iroise prend le large ce vendredi matin à 9h45. Les bateaux de pêche roulent au mouillage, les goélands quémandent leur part de butin, les voyageurs parlent, rient, s'interpellent… Ce beau brouhaha des départs cesse, lorsque l'Enez Eussa III largue les amarres. Le phare de Kermorvan passé, l'ambiance se fait tout autre. La houle est ample, le bleu dense, elle emporte l'esquif qui fend les vagues de la mer d'Iroise.

L'archipel de Molène, vu du Conquet, c'est un coup de pinceau blanc cassé sur la ligne d'horizon, la première terre en vue. Et c'est ici dans ces parages qui ne nous sont absolument pas familiers que nous allons séjourner. Séparé du continent par l'étroit chenal du Four, l'archipel est composé de neuf îles et de nombreux îlots. L'une d'entre elles, Quéménès, devenue propriété du Conservatoire du Littoral en 2003, abrite une ferme écologique. 1,3 kilomètres de long et trois cents mètres de large. Un petit bout de terre qui nous intrigue et que nous avons hâte de découvrir… durant trois jours et deux nuits.

Un nouveau rapport à la nature

Escale à Molène. Nous débarquons rapidement pour reprendre la mer à bord du bateau-taxi venu nous accueillir, nous et un couple de jeunes retraités venus du Havre tout aussi curieux et heureux de cette aventure qui débute à peine. Fred empile les bagages dans le semi-rigide et fait route vers notre destination. Échevelés, le visage déjà salé par les embruns, nous parvenons à Quéménès légèrement enivrés par l'air marin avalé à grandes goulées.

Étienne qui nous attend à la cale nous souhaite la bienvenue, nous soulage de nos bagages dans son transporteur électrique et l'on rejoint la ferme à pied tranquillement par un petit sentier. Pas âme qui vive hormis une dizaine de poules, une vingtaine de brebis Landes de Bretagne accompagnées de leurs agneaux et les deux habitants qui peuplent l'île, mais c'est sans compter sur la faune sauvage, ailée principalement, qui s'épanouit ici tels les tadornes de belon, les huîtriers pie, les sternes… En mai, les oiseaux nichent sur le cordon de galets, nous les laisserons donc en paix, c'est aussi l'apprentissage d'un nouveau rapport à la nature extrêmement respectueux que nous appréhendons peu à peu.

Des moments de partage et d'échanges

Le pot de bienvenue juste avant le déjeuner permet de lier davantage connaissance. Nous passons naturellement au tutoiement, la simplicité est de mise. À table, on s'aperçoit que la traversée nous a ouvert l'appétit ! Charcuteries bretonnes et crudités en entrée, kouign patatez et sa saucisse bretonne, puis plateau de fromages et far breton en dessert. “Toutes les denrées sont de provenance locale, insiste Amélie, et proviennent de l'agriculture biologique autant que possible. Les pommes de terre sont toutes de Quéménès, de même que l'ail, les oignons et les échalotes. Nous tenons à ce que les moments de repas qui rythment les journées soient des moments de partage et d'échanges.” Le pain est fait maison. Les yaourts également. Les déchets doivent être réduits au maximum.

Comme nous l'explique Amélie lors de la visite guidée de l'exploitation, la ferme est écologique à plus d'un titre. Et l'autonomie énergétique n'est pas un vain mot ! Éolienne et panneaux photovoltaïques fournissent seuls l'électricité. Ce qui nous étonne, c'est le confort qui nous est offert tout en allant à l'essentiel et en pensant au moindre geste et à ses conséquences. Le pari de la douche de trois minutes sablier en main est un vrai défi que l'on remporte haut la main ! Mine de rien, on se prend au jeu et on songe à nos modes de vie citadins à revoir quelque peu…

Goûter au temps qui passe

Nos deux camarades s'éclipsent pour aller dessiner sur la table en bois qui est à l'extérieur. Quant à nous, nous profitons de cette fin d'après-midi, dans les derniers rayons de soleil, pour contempler le paysage. Au sud de l'île, on aperçoit la tourelle rouge et blanche du phare des Pierres Noires comme nous l'avaient indiquée nos hôtes.

La seule horloge au mur indique les marées. Nous sommes hors du temps. La journée du samedi et le dimanche sont des espaces de liberté, ponctués des repas, où l'on s'adonne à de menus plaisirs et goûtons au temps qui passe sans préoccupations futiles ou laborieuses. C'est un apaisement profond et rare. L'accueil d'Amélie et Étienne est extrêmement chaleureux et ce n'est pas sans un pincement de cœur que nous quittons le dimanche vers 16 heures ce havre de paix.

Crédit photo (haut de page) : © Ferme de Quéménès

Contact

Pour passer trois jours sur Quéménès, vous pouvez contacter directement Amélie et Étienne. Le séjour est tout inclus au départ de Molène. Renseignez-vous !

En bonus : il sera bientôt possible de commander en ligne les produits de la ferme (pommes de terre, confit d'oignon ou d'échalotes...).

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